L’état d’urgence décrété le 21 janvier après deux attaques à la grenade, rendant improbables les élections législatives du 2 février, est loin d’être respecté. La crise qui dure depuis plusieurs mois est toujours sans solution. En jeu, les législatives anticipées dont l’actuelle première ministre, Yingluck Shinawatra, sœur de l’ancien premier ministre et représentante d’une des familles les plus puissantes du pays, est certaine de sortir vainqueur grâce au vote des zones rurales. Les partisans de son adversaire, Suteph Thaugsuban, ont menacé de déstabiliser le pays pour empêcher la tenue du scrutin. Ils prônent le remplacement du gouvernement par un « conseil du peuple » non élu, alors que l’actuel gouvernement est, lui, sorti des urnes. Derrière Suteph Thaugsuban, c’est toute la famille royale, son entourage et les milieux d’affaires qui poussent à la destitution de Yingluck Shinawatra et à la fin du système parlementaire.