Afonso Dhlakama, leader de la Renamo, l’ancienne guérilla devenue le principal parti de l’opposition depuis la fin du conflit, affaibli par plusieurs dissidences et crises internes, vit depuis des mois retranché dans son ancien quartier général, près de Gorongosa, au centre du pays. Après avoir menacé de reprendre les armes si le Frelimo, le parti au pouvoir, ne partageait pas avec la Renamo les revenus des ressources nationales – requête qui n’a bien sûr pas abouti – Dhlakama exige maintenant la révision de la composition de la Commission électorale nationale afin que tous les partis représentés au Parlement comptent un même nombre de délégués en son sein. Ce qui se traduirait par une inacceptable majorité issue de l’opposition, rétorque le gouvernement.
Quoi qu’il en soit, une nouvelle série de rencontres avec une délégation du gouvernement, dirigée encore une fois par José Pacheco, ministre de l’Agriculture, a été envisagée. Il s’agit bien de « dialogue » et non pas de « négociations », précise la présidence mozambicaine à laquelle Dhlakama a adressé une nouvelle lettre le 13 avril. Ce dialogue sera d’autant moins cordial que des éléments de la Renamo ont attaqué, au début du mois, un poste de la police de Muxungue (toujours à Sofala) et tué quatre policiers de l’unité anti-émeute. Pendant que se poursuit l’enquête sur les responsables de cette attaque et d’autres actes violents, le gouvernement a accepté de reprendre le dialogue avec les envoyés du remuant Dhlakama, et ce dans le but d’éviter une dangereuse escalade de la tension. Séjournant dans le nord du pays pour ses exercices de « présidence ouverte », le président Armando Guebuza a multiplié les appels à la paix et au dépassement des clivages ethniques.