Selon des sources militaires russes citées par le quotidien Rossiïskaïa Gazeta, une éventuelle guerre contre la Syrie aura un coût dissuasif pour les Américains. Cela n’a pas empêché ces derniers d’établir un plan de guerre au cas où les autorités politiques donneraient leur feu vert. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Le général Martin Dempsey, président du Comité des chefs d’état-major des forces armées américaines, a certes reconnu que les États-Unis ont préparé un plan de bombardements de sites stratégiques en Syrie. Parmi les cibles potentielles figureraient les forces de la défense antiaérienne, de l’armée de l’air, de l’armée de terre, les missiles, la flotte, ainsi que les sites militaires logistiques et les postes de commandement. « Les bombardements et les raids pourraient permettre d’éliminer des centaines d’objectifs », affirme la lettre de Dempsey adressée au président de la commission des forces armées du Sénat, Carl Levin.
Cette action viserait à affaiblir significativement le régime syrien et contribuerait à la désertion des soldats. Le régime pourrait pourtant répliquer à ces frappes limitées en dispersant ses forces. Dempsey a averti que ces frappes nécessiteraient des « centaines d’avions basés sur terre et embarqués, du renseignement, des moyens de guerre électronique, des unités de logistique et de transmission. Les dépenses sont estimées à 500 millions de dollars au départ et 1 milliard de dollars par mois en moyenne pendant un an », conclut Dempsey.
En plein marasme économique, Obama ne veut pas en entendre parler. Et pas seulement pour des raisons financières. Le soutien russe et chinois à Damas est un élément déterminant dans le refus de Washington de s’embarquer dans une telle guerre. La capacité de riposte syrienne est également prise en compte. Car contrairement à la Libye, qui ne disposait d’aucune armée digne de ce nom, ou de l’Irak de Saddam Hussein qui ne disposait plus, après treize années d’embargo, d’un véritable arsenal dissuasif, la Syrie, elle, dispose d’un arsenal balistique et d’armes de destruction massive, ainsi que d’un système anti-aérien et anti navire opérationnel qui rend toute guerre d’agression générale très coûteuse en hommes, en matériel et en argent. Sans oublier la gestion de l’après-guerre…