D’abord apparue au Nigeria il y a des décennies, la piraterie gagne les autres pays du golfe de Guinée. L’attaque le 16 janvier dernier du tanker panaméen ITRI dans le port d’Abidjan en constitue une preuve de plus. En octobre 2012, un tanker grec avait déjà été victime d`une attaque de pirates dans le port ivoirien. Et en 2011, plusieurs attaques de navires ont eu lieu dans les eaux béninoises. Mais le Nigeria demeure l’épicentre du fléau avec quatre-vingt-dix-huit actes de piraterie et de vols à main armée commis en mer, enregistrés entre 2008 et 2012.
C’est ce contexte qui a incité l’Union européenne (UE) à lancer, en janvier dernier, un nouveau programme pour renforcer la sûreté et la sécurité des routes maritimes entre sept pays du Golfe. Dénommé Crimgo (routes maritimes critiques du golfe de Guinée), il doit aider les gouvernements d’Afrique centrale et occidentale à rendre les routes maritimes plus sûres grâce à la formation des garde-côtes et la mise en place d’un réseau d’échange d’informations entre les pays et les agences de la région. Le projet sera mis en œuvre au Bénin, au Cameroun, en Guinée Équatoriale, au Gabon, au Nigeria, à São Tomé et Principe et au Togo. Pour l’UE, il s’agit aussi de sécuriser son approvisionnement énergétique : le golfe de Guinée représente 13 % de ses importations de pétrole et 6 % de celles de gaz, précise la Commission européenne. Elle va allouer dans un premier temps 4,5 millions d’euros à ce projet avec pour partenaires la Direction de la coopération de sécurité et de défense française et le Foreign and Commonwealth Office britannique.