Menacés par la réforme agraire, les fermiers sud-africains déménagent vers des terres plus accueillantes, au Mozambique ou au Congo Brazzaville.
Deux siècles après le « grand trek » des Boers, ces colons hollandais chassés par les Britanniques à l’intérieur des terres, leurs descendants quittent le pays, cette fois dans de meilleures conditions. Alors que la réforme agraire les menace, les fermiers sud-africains « blancs » sont en effet courtisés par les voisins africains pour leur compétence. On leur offre des millions d’hectares de terres censées être vierges, mais souvent occupées par des petits paysans ou des éleveurs traditionnels. Au Mozambique, 800 d’entre eux se partagent un millions d’hectares dans la province de Gaza, grâce à un arrangement avec le producteur de sucre Charl Senekal, proche du président sud-africain Jacob Zuma. Au Congo-Brazzaville, les premiers contrats ont attribué 88 000 hectares à 70 fermiers. La Zambie les appelle pour le maïs et le Soudan offre des terres et de l’eau pour l’irrigation des productions de canne à sucre. Cet exode massif et juteux est organisé par l’Agri South Africa qui représente 70 000 fermiers sud-africains. Suite à son intervention à la conférence sur l’agriculture extensive en Afrique qui s’est tenue au Caire en avril dernier, AgriSA a reçu des offres dans vingt-deux pays africains. Et bien sûr, sans taxe, gratuitement, sans taxe à l’exportation ou sur les bénéfices et la promesse de nouvelles routes et d’électricité.