Le président guinéen a axé son premier voyage officiel en France sur l’économie. C’est en effet le principal point à résoudre pour remettre la Guinée dans la voie du développement.
Le président guinéen Alpha Condé a effectué un voyage officiel à Paris, entre le 21 et le 24 mars. Il était accompagné d’une forte délégation composée des ministres des Affaires étrangères, de l’Economie et des Finances, de la Justice, des Mines et de la Géologies, ainsi que d’un groupe d’hommes d’affaires. Il a rencontré successivement le président français Nicolas Sarkozy, son Premier ministre François Fillon, la ministre de l’Economie Christine Lagarde et le ministre chargé de la Coopération, Henri de Raincourt. Une rencontre avec le maire de Paris, Bertrand Delanoë, était également à son programme. Alpha Condé connaît cependant aussi bien Paris que ses acteurs politiques : il a habité pendant des années dans un appartement d’une tour du 13ème arrondissement.
C’était une visite essentiellement économique, le président Condé étant fermement décidé à remettre son pays dans la voie du développement. La mauvaise gestion de feu le président Lansana Conté, additionnée à des décennies d’incurie et de gabegie et un manque cruel de financements internationaux ont provoqué une grave détérioration des infrastructures de base dans ce qui fut « le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », pour ses ressources en eau douce, et qui reste malgré tout le premier exportateur mondial de bauxite.
Parmi les points abordés avec ses interlocuteurs, notamment ceux du Medef (Mouvement des entreprises de France) ou du CIAN (Comité des investisseurs en Afrique noire), figurait l'affaire du port de Conakry. L'Etat guinéen était en effet lié depuis septembre 2008 et pour 25 ans avec la société française Getma International (NCT Necotrans) pour la gestion du terminal portuaire. Le nouveau président a dénoncé ce contrat le 8 mars dernier, pour "avoir failli à ses obligations" et confié la gestion au groupe également français Bolloré. On peut s'interroger sur les raisons profondes qui ont conduit à ce brusque changement.