A la base aérienne de Creech, près de Las Vegas, des pilotes de drones en uniforme de combat, assis dans des salles climatisées, surveillent les cibles en Afghanistan, à 7 500 kilomètres de là, sur des versions GPS ultrasophistiquées
À la base aérienne de Creech, près de Las Vegas, des pilotes de drones en uniforme de combat, assis dans des salles climatisées, surveillent les cibles en Afghanistan, à 7 500 kilomètres de là, sur des versions GPS ultrasophistiquées. Un appui sur le joystick déclenche un drone, ces petits avions meurtriers sans pilote, qui s’envolera frapper hommes, femmes ou enfants. Souvent, ils se trompent de cibles et frappent des innocents, mais qu’importe. Des spécialistes en communication sont là pour justifier que les victimes l’ont quand même mérité. D’où partent ces drones aux noms aussi « poétiques » que MQ-9 Reapers ou MQ-1 Predator ? Ceux qui frappent l’Afghanistan ou le Pakistan sont stockés dans ces pays mêmes. Le site web new-yorkais Tomdispatch/The Nation a compté près d’une soixante de bases ou installations servant à la guerre robotique. Il y en a une aux Seychelles, une à Djibouti, une très grande à Bagram, en Afghanistan, et même un peu connue aux Émirats arabes unis. Qui les contrôle ? La CIA et quelques acteurs appartenant à la vingtaine de services secrets des États-Unis, parfois les militaires eux-mêmes. L’avantage pour Washington ? Ces armes frappent secrètement. On peut toujours nier qu’une explosion soit le fait d’un drone et dire à un média que ce sont les Taliban ou autres combattants d’Al-Qaida qui ont jeté une bombe. Et puis la guerre de drones minimise les pertes humaines. Des militaires étasuniens, pas des civils, cela va de soi.