Sur le papier, la table ronde des 22 et 23 juin dernier à Bruxelles aura été un succès. Se déroulant après des élections jugées généralement libres, elle a permis de rassembler 3,2 milliards de dollars, soit davantage que les 2,8 milliards requis pour boucler le budget de 4,28 milliards du programme d’investissement public pour la période 2010-2013.
Sur ce total, 56 % iront aux mines, à l’énergie, à la pêche et aux infrastructures. L’Union européenne va notamment financer la construction de la route Kaedi-Gouraye pour désenclaver le sud du pays et l’enlèvement des épaves dans la baie du grand port minéralier de Nouadhibou. Mission remplie donc, pour le premier ministre Ould Mohamed Laghdaf (photo), qui est parvenu également à mobiliser l’appui du Maroc, de la Libye et des pays du Golfe.
Mais Nouakchott a dû donner des gages, en faisant état des progrès accomplis en matière de bonne gouvernance et en présentant une stratégie de lutte contre la corruption. La réunion a été caractérisée par une relative franchise. Outre les objectifs du Millénaire, il a été question de l’importance géostratégique du pays, carrefour entre le Maghreb, l’Afrique subsaharienne et l’Europe, et menacé par le terrorisme, les cartels de la drogue et le trafic d’êtres humains. Mais les participants n’ont pas clairement dit comment ils allaient s’y prendre pour relever ces défis…