Les Occidentaux préparent leur intervention militaire, pour enfin venir en aide aux insurgés qui peinent à contenir l’avancée des troupes du colonel Kadhafi.
Le ciel libyen va s’embraser dans quelques heures, malgré le bluff du colonel Kadhafi promettant un cessez-le-feu, mais poursuivant ses bombardements contre Misrata, qui vit un calcaire depuis vendredi 19 mars, et contre les abords de Benghazi, foyer de l’insurrection libyenne.
La coalition internationale mise sur pied par la Conseil de sécurité, sous la conduite de la France et de la Grande Bretagne, devrait entrer en action immédiatement après le sommet entre l’Europe, l’Union africaine et la Ligue arabe, qui se tient en fin de matinée de samedi 19 mars à Paris, en présence de la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Le compte à rebours a déjà commencé.
L’opération devait être une réplique de l’exercice militaire d’entrainement franco-britannique Tempête du Sud (Southern Storm). Il compte une phase de reconnaissance, qui sera menée dans la journée, puis des attaques au sol contre des objectifs militaires ciblés : aéroports, centres de commandement, défenses anti-aériennes, couverture. Une des cibles de choix sera la caserne Al Azizia, le bunker dans lequel Kadhafi s’est barricadé avec sa famille et ses proches collaborateurs – dont certains sont séquestrés pour qu’ils ne se rallient pas à l’insurrection.
Le choix de la cible AL Azizia comporte plusieurs objectifs. Il s’agit d’abord de briser la chaîne de commandement dont Kadhafi titre les ficelles et de pousser ce dernier à quitter les lieux pour se réfugier dans le désert où sa traque pourrait commencer. Il s’agit ensuite de semer la panique au sein du groupe dirigeant et de pousser ainsi les moins convaincus à quitter la galère d’une façon ou d’une autre.
Le point faible du dispositif militaire de Kadhafi reste ses légions de mercenaires africains, qui risquent de se débander dès les premiers bombardements.
Dans une intervention d’une rare fermeté depuis la crise libyenne, Barack Obama a « ordonné » au colonel Kadhafi d’arrêter les bombardements des villes, de retirer ses troupes de leurs abords, de laisser passer l’aide humanitaire aux populations civiles, et de rétablir l’eau et l’électricité. « Ceci n’est pas négociable », a-t-il dit.
Le « Guide » a dénoncé l’action à venir comme une « opération colonialiste » qui aura des conséquences sur l’ensemble du trafic maritime et aérien en Méditerranée, mais ce dernier discours nocturne a pris les allures de chant du cygne.