CHAHID EL-HAFID – La République arabe sahraouie démocratique (RASD) sera présente au Sommet UA-UE prévu fin novembre à Abidjan (Côte d’Ivoire), et ce après avoir reçu une invitation de la part du bureau du Président de l’UA à l’instar de tous les pays membres, a indiqué samedi un communiqué du ministère sahraoui de l’Information.

Les Sahraouis seront invités et présents au Sommet UA-EU prévu fin novembre malgré les manœuvres dilatoires de Mohammed VI et son complice ivoirien Alassane Ouattara – Photo DR
Jusqu’ici le régime ivoirien d’Alassane Ouattara, dont le pays entretient des relations très étroites avec le Maroc et la France, avait rejeté toute idée d’adresser une invitation à la République arabe sahraouie, en flagrante violation de la charte de l’UA.
Face à cette manœuvre, le comité exécutif de l’UA, réuni à Addis-Abeba le 16 octobre dernier décida d’envoyer un ultimatum à la Côte d’Ivoire, la sommant d’adresser des invitations en bonne et due formes à tous les membres de l’UA sans exception au sommet UA-UE. Dans le cas contraire la réunion serait délocalisée au siège de l’organisation continentale en Ethiopie avait menacé le comité exécutif de l’UA.
Cette question de la présence du Polisario était au menu des entretiens, le jeudi 26 octobre à Conakry, entre le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue guinéen Alpha Condé qui exerce pendant quelques mois encore la présidence tournante de la conférence des chefs d’Etats de l’Union africaine.
L’enjeu est de taille pour le Maroc qui espérait, en intégrant cette organisation, mener une guérilla diplomatique de l’intérieur pour en exclure la RASD, grâce à ses amis africains, dont la Côte d’Ivoire.
Mais c’était sans compter sur l’Algérie, l’Afrique du Sud et quelques amis du peuple sahraoui au sein de l’UA qui ont brandi le carton rouge pour déjouer les manœuvres maroco-ivoiriennes.
On ne sait pas encore quelle sera la réaction des autorités ivoiriennes face à cet ultimatum. Si jamais cette participation se confirmait, le Makhzen aura à, écrit la presse marocaine, un cas de «jurisprudence» qui amènerait les autres partenaires de l’UA, tels l’Inde, la Chine ou la Ligue arabe, à devoir dérouler le tapis rouge aux délégations du Polisario. Les conséquences ne s’arrêteraient pas à ce stade. »
« La RASD a reçu une correspondance le 27 octobre de la part de la Commission de l’UA (bureau du président), à la lumière d’une note de la Côte d’Ivoire invitant tous les Etats membres de l’UA, sans exclusive, à participer au 5e Sommet participatif qu’abritera Abidjan les 29 et 30 novembre 2017, et ce conformément à la décision du Conseil exécutif (conseil des ministres des affaires étrangères) prise lors de la tenue de sa session extraordinaire le 16 octobre en cours à Adis Abeba », précise le communiqué.
« La côte d’Ivoire, pays organisateur, assurera la participation de tous les Etats et prendra toutes les mesures nécessaires au bon déroulement des travaux de ce sommet », précise la correspondance.
La RASD saisit l’occasion pour féliciter l’UA et l’ensemble des peuples africains et réaffirme son entière conviction que le sommet sera couronné de succès et offrira l’opportunité de renforcer la coopération entre l’UA et l’UE », souligne el communiqué.
La RASD estime qu' »avec sa clairvoyance et la sagesse de ses dirigeants, l’UA représente désormais un partenaire respecté par les peuples africains et dans ses relations avec les partenaires étrangers », ajoute la même source.
L’UE et l’UA se sont accordés sur la « relabellisation » du prochain sommet entre Européens et Africains. Elles ont adopté la dénomination « Sommet UA-UE », connu auparavant sous l’appellation « Sommet UE-Afrique ».
Cette convergence entre l’institution panafricaine et l’institution européenne, vient ainsi mettre en échec les manœuvres et les pressions exercées par le Maroc sur l’institution européenne directement, ou par le biais de pays européens qui lui sont favorables, afin d’exclure du prochain Sommet la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pays fondateur de l’Union africaine avec lequel le Maroc a accepté de siéger en adhérant à l’institution panafricaine et en procédant à la ratification de son Acte constitutif, sans conditions et sans réserves.
Une délégation de l’UA a tenu septembre dernier, dans le cadre des travaux du comité conjoint chargé de préparer le 5e sommet UE-UA, des réunions de travail avec le Groupe africain des ambassadeurs à Bruxelles et a eu des entretiens avec de hauts responsables du Service européen pour l’action.
La délégation de l’UA a précisé, à ce titre, que des invitations pour participer au dit Sommet seront envoyées aux 55 Etats membres de l’UA.
L’Algérie a pris acte du résultat des consultations menées par le président de la Commission de l’Union africaine (UA),en application de la décision de la 17ème session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA, en vue d’assurer la participation de tous les Etats membres de l’organisation africaine au sommet que tiendra cette dernière avec l’Union européenne (UE), fin novembre à Abidjan, a indiqué samedi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Le Ministère des Affaires étrangères prend acte du résultat des consultations menées par le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, en application de la décision de la 17ème session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA, tenue le 16 octobre dernier à Addis-Abeba, en vue d’assurer la participation de tous les Etats membres de l’UA au Sommet que tiendra cette dernière avec l’Union européenne (UE), prévu fin novembre à Abidjan (Côte d’Ivoire), a précisé le ministère.
Dans le cadre de ces consultations, le Gouvernement ivoirien a, dans une correspondance officielle adressée le 26 octobre, au Président de la Commission de l’UA, renouvelé son engagement à assurer la participation de tous les Etats membres de l’Union africaine et de l’Union européenne à ce Sommet et à prendre, à cet effet, toutes les mesures requises pour faciliter l’accueil et le séjour des délégations attendues au 5ème Sommet Union africaine û Union européenne, qu’abritera Abidjan les 29 et 30 novembre 2017.
« Ce développement vient démontrer, encore une fois, l’attachement de tous les Etats membres aux principes et objectifs de l’organisation panafricaine et leur adhésion pleine et entière aux décisions qu’ils ont eux-mêmes prises dans le cadre de l’Union africaine, notamment celles relatives à l’égalité souveraine des Etats membres et leur participation, sans distinction aucune, à toutes les réunions auxquelles l’Union africaine est partie prenante », a-t-on souligné dans le communique.
« Les garanties données par le Gouvernement de la Côte d’Ivoire en vue d’assurer la participation de tous les Etats membres de l’Union africaine viennent, quant à elle, s’ajouter à cet héritage africain de dignité, de solidarité et de fraternité, comme elles témoignent de la tradition d’hospitalité de la Côte d’Ivoire », a soutenu le Ministère.
Ce Sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne « constituera certainement une opportunité de choix pour imprimer une nouvelle dynamique au partenariat entre ces deux ensembles régionaux, notamment après la nouvelle configuration donnée à ce partenariat à savoir Union africaine – Union européenne au lieu de celle Afrique – Union européenne qui a été observée lors des quatre derniers Sommets », a-t-on noté, affirmant que « l’Algérie apportera, en ce qui la concerne, toute sa contribution au succès de cet évènement majeur qui se tiendra en terre africaine. »