Après la défection de la Grande-Bretagne et de ses plus proches alliés, comme le Canada et l’Australie, Washington, désormais seul dans l’arène, est à la recherche d’une coalition internationale pour couvrir son attaque contre la Syrie.
« Les États-Unis recherchent toujours une coalition internationale », a déclaré vendredi matin le chef du Pentagone, au lendemain du rejet par le Parlement britannique de toute intervention militaire unilatérale contre Damas. « Notre approche est de continuer pour trouver une coalition internationale qui agira de concert », a déclaré Chuck Hagel.
Le premier ministre britannique, David Cameron, a immédiatement indiqué qu’il tirerait les conséquences de ce vote. « Il est clair que le Parlement ne veut pas d’intervention militaire britannique. Je prends note et le gouvernement agira en conséquence », a-t-il réagi. « Je crois qu’aujourd’hui la Chambre des Communes a parlé pour le peuple britannique qui a dit qu’il ne voulait pas se précipiter vers la guerre », a réagi le chef du Labour, Ed Miliband. « J’étais déterminé à ce qu’on tire les leçons de l’Irak et je suis content qu’on ait fait entendre raison au premier ministre ce soir », a-t-il ajouté.
Réagissant au vote de la Chambre des Communes, la Maison Blanche a laissé entendre que le président Barack Obama pourrait décider d’une action unilatérale américaine. « Les États-Unis continueront à consulter le gouvernement britannique, l’un de nos alliés et amis les plus proches », mais « les décisions du président Obama seront guidées par ce qui est dans l’intérêt des États-Unis », a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Caitlin Hayden. M. Obama « pense que des intérêts cruciaux des États-Unis sont en jeu, et que les pays qui violent les règles internationales sur les armes chimiques doivent rendre des comptes », a-t-elle poursuivi.
Le Conseil de sécurité des Nations unies est également dans l’impasse. Une réunion d’à peine 45 minutes entre les cinq membres permanents s’est achevée sans progrès apparents. Elle s’était tenue à la demande de la Russie, farouchement opposée à toute action militaire.
Vendredi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a déclaré que « la Russie est contre toute résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, prévoyant la possibilité d’user de la force ». Ces reculades occidentales interviennent alors que le président syrien Bachar el-Assad s’est engagé à défendre son pays « contre toute agression » des Occidentaux. Démentant une nouvelle fois les accusations « insensées » de recours aux armes chimiques par ses troupes, le leader syrien a martelé, devant une délégation de
partis politiques arabes, que la Syrie est « déterminée à éradiquer le terrorisme soutenu par Israël et les pays occidentaux ». Pour sa part, le général Mohammad Ali Jaafari, commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique, a déclaré que si les États-Unis frappent la Syrie, ils seront confrontés à un plus grand nombre de problèmes que lors de la guerre du Vietnam. « La Syrie se transformera en un champ de bataille plus dangereux et plus meurtrier que le Vietnam. Pour les États-Unis, ce sera de fait un deuxième Vietnam », a affirmé M. Jaafari. Le général estime qu’une intervention militaire en Syrie porterait également un préjudice énorme à Israël. » Une attaque contre la Syrie entraînerait automatiquement une destruction d’Israël », a-t-il conclu.