Le suspens n’aura pas duré longtemps et l’annonce de la candidature du Nigéria à la tête de l’Union africaine, en dernière minute, aura été un coup d’épée dans l’eau.
C’est bien le Bénin que ses pairs ont élu à la tête de l’organisation continentale africaine, en la personne de son chef d’État, Thomas Boni Yayi, dimanche 29 janvier 2012. Il occupera la présidence de l’UA pendant un an, conformément à la règle de rotation annuelle selon laquelle ce poste revient, cette année, à l’Afrique de l’Ouest. Il succède à l’équato-guinéen Téodoro Obian Nguema.
Thomas Boni Yayi, dans son premier discours, s’est immédiatement adressé aux deux Soudans en conflit sur la région riche en pétrole de la zone frontalière entre les deux pays dont le Sud-soudan détient les trois quarts des réserves, mais dont les oléoducs et sorties sur la mer sont contrôlées par le Soudan. Il a appelé les deux États à s’entendre et à « avancer vers la démocratie ». Quelques heures auparavant, le secrétaire général de l’ONU, s’exprimant à la tribune du Sommet, estimait que « la situation au Soudan et au Soudan-Sud a atteint un point critique ». Selon Ban Ki-moon, « elle est devenue une menace majeure pour la paix e la sécurité dans la région ». Il a également appelé la communauté internationale à agir « et à agir maintenant ». Il s’est engagé à soumettre lui-même, « de façon urgente », le dossier au Conseil de sécurité de l’Onu, à son retour à New York.
La situation au Sahel et au Nigéria marquée par les violences perpétrées par AQMI (al-Qaeda au Maghreb) et le groupe islamiste Boko Haram, au Nigéria, est, également, l’un des dossiers les plus préoccupants pour le nouveau président. Il a assuré les deux États du soutien de l’Union africaine pour « que la paix revienne ».
Le 18ème sommet des chefs d’États de l’Union africaine doit, également, élire, aujourd’hui, le nouveau président de la Commission de l’UA, son organe exécutif. Ils devront choisir entre l’actuel président, le Gabonais Jean Ping, et la ministre sud-africaine de l’Intérieur, Nkosazana Klamini-Zuma, ancienne ministre des Affaires étrangères et ex-épouse du président Jacob Zuma.