La chance que Bagdad tombe est invraisemblable. Diverses milices chiites se sont mobilisées pour sécuriser Bagdad et d’autres villes. Les conseillers iraniens sont déjà sur le terrain. L’Iran voyant dans cette offensive un complot ourdi par les États-Unis, l’Arabie, le Qatar et Israël, agira en conséquence.
Yossi Melman est un écrivain et journaliste israélien. Il était le correspondant du quotidien israélien Haaretz pour les affaires stratégiques et du renseignement jusqu’en 2012, quand il rejoint le journal en ligne israélien Walla pour y occuper les mêmes fonctions.
Melman vient de tweeter : # Bagdad s’effondre. Des roquettes s’abattent sur les ambassades des États-Unis et de l’Iran. Le Premier ministre Al-Maliki abandonne son poste. Le Chef d’état-major fuit vers l’Allemagne. Les forces iraniennes essuient de lourdes pertes.
Quoi ? !?
Pat Lang estime clairement qu’une telle incursion à Bagdad par les restes de l’armée irakienne baasiste avec les combattants takfiris de l’EIIL qui en constituent ses troupes de choc est possible. Il exige instamment l’évacuation immédiate de personnel des États-Unis. Mais je crois que la chance qu’un tel scénario se réalise est très minime. Diverses milices chiites s’étaient en effet déployées pour sécuriser Bagdad et d’autres villes. Les conseillers iraniens sont déjà sur le terrain. L’Iran voyant dans cette offensive un complot ourdi par les États-Unis, l’Arabie, le Qatar et Israël, agira en conséquence.
Les États-Unis ont conditionné toute intervention pour soutenir le gouvernement irakien à un changement de nature de ce gouvernement et son évolution vers un « gouvernement d’union » qui inclurait des représentants des diverses rébellions sunnites. Le Premier ministre Maliki, qui a obtenu de bons résultats aux dernières élections, ne verra aucune raison d’obtempérer !
Je m’attends à une répétition en Irak de ce qui s’est passé en Syrie. Les forces gouvernementales vont reculer devant les premiers assauts menés par l’EIIL (ISIS), les baasistes et d’autres forces rebelles. Elles ne tarderont pas à se ressaisir, consolidant leurs positions lentement avant de passer à l’offensive, reprenant lentement le dessus et s’imposant sur le sol.
Le Tweet de Melman n’est pas sans rappeler un autre tweet lancé il y a vingt mois par un certain « expert de la Syrie », annonçant que la ville d’Alep « est tombée » semant alors une indescriptible panique (https://www.moonofalabama.org/2013/10/a-syria-expert-twelve-month-ago.html). C’était hilarant ! Mais comme aucun journaliste sur place à Bagdad n’a confirmé la version délirante de Yossi Melman, il y a lieu de penser qu’il n’a fait que transmettre ce qu’un officier du Mossad affabulateur lui aurait dit à ce sujet…