Les quatre principaux partis nigérians ont reçu l’accord de la Commission électorale du Nigéria pour une fusion en vue des élections générales de 2015. Action Congress of Nigeria (ACN), All Nigeria people’sParty (ANPP), Congress for Progressive Change (CPC) et le All Progressives Grand Alliance (APGA) ont uni, désormais, leurs forces au sein de l’All Progressive Congress (APC).
Forte de l’expérience et de l’audience de ces membres, l’APC affrontera le parti de Goodluck Jonathan, le People’s Democratic Party (PDP), au pouvoir depuis 1999. Jusqu’ici, toutes les demandes d’accord de fusion avaient échoué ce qui avait permis au PDP d’emporter tous les scrutins. Mais la nouvelle organisation pourrait, cette fois, changer radicalement la donne. En effet, l’ACN, principale composante, contrôle la plus grande partie du sud-ouest du Nigeria, dont la capitale Lagos. En outre, des divisions internes apparaissent au sein du parti du président, notamment au sujet de sa candidature éventuelle en 2015. Chrétien originaire du Sud, il devrait, selon certains de ses partisans, laisser la place à un candidat musulman du nord.
L’Action Congress of Nigeria, issu de l’Action Congress, a pour credo « Justice, paix, et prospérité – Démocratie pour la Justice » mais se définit comme « libéral classique ». Il occupe 74 sièges au Parlement. Il contrôle dans le sud-ouest du pays, cinq des 36 États de la fédération nigériane. Son nouvel allié, le All Nigeria Peoples Party est défini comme un parti conservateur. Il a remporté 27% des votes et 92 sièges au Parlement sur 360 aux élections de 2007. Son leader en 2007, le musulman Muhammadu Buhari , 7ème Président de la commission militaire suprême du Nigéria de 1983 à 1985, a remporté 18,2% des voix aux présidentielles de 2007. Son idéologie : « l’anti-communisme, le conservatisme et le capitalisme ». L’ANPP contrôle sept États.
Le Congress for Progressive Change (CPC) a été fondé en 2009 en vue des élections d’avril 2011. Il est né de la Buhari Organization (TBO) fondée par le même Muhammadu Buhari en 2006, avant qu’il ne soit désigné comme candidat par l’ANPP, et après que toujours le même Buhari ait jugé qu’il lui fallait une nouvelle plate-forme politique. Bref, une histoire politico-politicienne compliquée puisque le Congress for Progressive Change se situe plutôt à gauche, soutient les libertés individuelles, le respect des droits et des conditions de vie des plus déshérités. Il prône un amendement de la constitution allant dans le sens d’un plus grand pouvoir aux gouvernements locaux pour renforcer l’esprit fédéral.
Enfin, le All Progressives Grand Alliance qui a gagné 1,4% des votes aux d élections de 2003 et occupe 2 sièges au Parlement, a remporté le gouvernorat de l’État d’Imo, en avril 2011.
Cette alliance de quatre partis dont, hormis la volonté commune de booster Jonathan Goodluck hors de son fauteuil présidentiel, les intérêts et les orientations politiques ont plus de raison de les diviser que de les rapprocher, tiendra-t-elle jusqu’aux élections ? L’ACN qui n’a pas attendu d’être validé par la Commission pour agir, appelait, le 17 juillet dernier, les Nigérians à tenir le président Goodluck Jonathan pour responsable de l’anarchie qui menace le pays et règne déjà dans plusieurs États de la fédération. Dans un tel contexte, l’alliance peut apparaître aux Nigérians comme une alternative crédible, mais 2015 est encore loin.
02 août 2013