Le ministère marocain de l’Intérieur a annoncé ce samedi 25 janvier le démantèlement d’une nouvelle cellule jihadiste, active dans le nord du pays et à Marrakech. Son chef aurait servi « au sein de l’armée espagnole » avant de combattre au côté d’Al-Qaïda en Afghanistan et passablement en Syrie.
Le Maroc, qui aime se présenter comme « ami du peuple syrien », et ennemi du gouvernement syrien, suivant en cela les dictats des monarchies du Golfe et des pays occidentaux, va-t-il récolter les fruits amers de cette politique myope et contreproductive. Car en diabolisant à l’extrême le régime syrien, il suscite des vocations jihadistes et terroristes au Maroc même où de nombreux jeunes marocains désoeuvrés et trompés par ce discours ambiant se rendent en Syrie pour traduire cette politique en acte. Une fois rentrés de Syrie, ces terroristes en mal de cause se retourneront contre leur propre pays. On ne compte plus le nombre de ces réseaux qui avaient recruté des volontaires pour aller combattre le régime « impie » de Damas. L’annonce de la découverte d’une énième cellule terroriste au Maroc est-elle liée à ce « pèlerinage jihadiste » vers la Syrie ? Il est ncore tôt de l’affirmer.
Toujours est-il que cette cellule serait active à « Nador, Tétouan, Al Hoceima, Taza, Fès, mais aussi Marrakech (sud). Elle a été démantelée par la Brigade nationale de la police judiciaire, en étroite collaboration avec la Direction générale de la surveillance du territoire, a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Son chef, « doté d’une expérience de combat acquise au sein d’organisations terroristes liées à Al-Qaïda en Afghanistan », avait servi « au sein de l’armée espagnole » dans l’enclave de Melilia « avant de démissionner », poursuit le texte. L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, a par la suite fait de la région de Nador, voisine de Melilia, sa « base de recrutement ». Et ce pour renforcer les rangs de sa cellule terroriste, précise le communiqué.
En plus de ses opérations de recrutement, la cellule avait projeté de mener des activités criminelles, notamment des vols: « le butin » devant servir à financer ses activités. Le groupe, ajoute avec lyrisme le communiqué, aurait planifié « des actions armées ignobles ». Les personnes interpellées seront déférés devant la justice « dès finalisation des enquêtes ». Les autorités ont annoncé à plusieurs reprises le démantèlement de « cellules terroristes » au cours des derniers mois, la dernière en date remontant au 26 décembre 2013. Il y a un an, elles avaient qualifié de « source d’inquiétude la prolifération » de réseaux extrémistes. En septembre 2013, le Maroc avait été la cible d’une vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Intitulée « Maroc: le royaume de la corruption et du despotisme », elle fustigeait la monarchie et appelait au jihad.
Rappelant que depuis la rupture des relations politiques et sécuritaires entre le Maroc et la Syrie, les services de renseignements marocains sont privés de la coopération très précieuses de leurs homologues syriens qui avaient dans le passé aidé au démantèlement de nombreux réseaux.
Source : Afrique Asie et H24info, AFP, MAP
Légende : Le chef de la cellule serait « doté d’une expérience de combat acquise au sein d’organisations terroristes liées à Al-Qaïda en Afghanistan ». ©AFP