Des premiers contacts ont été établis, mais il apparait clairement que les objectifs des uns sont très éloignés des objectifs des autres.
Alors que des premiers contacts entre les nouvelles autorités maliennes de transition et les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont été établis, qualifiés de « positifs », les « cadres et notabilités de la communauté arabe du Nord-Mali » ont déclaré « leur attachement à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali », à l’issue d’une rencontre avec une délégation malienne conduite par l’ex-ministre Tiebilé Dramé. Dans un communiqué remis à l’AFP, à Nouakchott, ils affirment « leur attachement indéfectible à la cohabitation pacifique entre toutes les communautés nationales en général et celles du Nord-Mali en particulier », et déclarent souscrire « à toute initiative de résolution pacifique de la crise actuelle par l’engagement d’un dialogue rapide et inclusif sous l’égide de la Mauritanie, de l’Algérie » », sous l’égide de la CEDEAO et de la communauté internationale. Signé par cinq personnalités – le coordinateur général de la communauté arabe du nord du Mali, Mohamed Malainine Ould Bady, le porte-parole Mohamed Fall Ould Mohamed, et trois notables, Baba Ould Sidi El Wafy, Mohamed Ould Boubacar Ould Sidy Aly et Sidi Mohamed Souedi Adjiwiyakoye, le texte appelle à « tout dialogue pour le retour d’une paix juste et durable dans le nord du Mali » et précise qu’il « devrait être élargi à toutes les parties prenantes de l’Azawad (MNLA et islamistes d’Ansar Dine) et prendre en charge toutes les questions de fond restées sans réponse », de l’indépendance du Mali, en 1960, à nos jours. De son côté, qui semble s’imposer sur le terrain, a fait savoir qu’il était « disposé à discuter » avec Bamako et à ouvrir l’accès à l’aide humanitaire, à condition qu’il n’y ait aucune ingérence des Occidentaux, les « non-musulmans« . Une entente sera-t-elle possible entre des groupes armés aux intentions aussi antagonistes ? Cela semble peu probable. D’autant que la situation à Bamako est loin d’être claire et stabilisée. Plusieurs responsables militaires et civils maliens, dont l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, ont été arrêtés dans la nuit de lundi à mardi par des hommes armés et conduits au camp militaire de Kati, situé à 15 km de Bamako, a appris l’AFP de sources concordantes.
Peu après l’arrestation de l’ancien Premier ministre, le directeur général de la police, le général Mahamadou Diagouraga, l’ancien ministre de la Défense, le général Sadio Gassama, et le général Hamidou Sissoko, chef d’état major particulier de l’ancien président Amadou Toumani Touré, ont à leur tour été arrêtés à leur domicile, ainsi que Bani Kanté, ancien conseiller à la présidence et représentant des intérêts libyens au Mali, et un général de gendarmerie, également conduits au camp militaire de Kati.