L’Ouganda menace de se retirer des opérations de paix auxquelles elle participe si l’ONU ne se dissocie pas du rapport d’experts qui l’accuse d’aider la rébellion en RDCongo.
L’Ouganda est particulièrement actif en termes de participation à des opérations de paix de l’Union africaine ou de l’ONU. 6500 soldats ougandais participent en Somalie à la Force de l’Union africaine (Amisom) qui depuis un an enregistre des succès militaires importants contre les rebelles islamistes Shebab, et massivement au sein de la force d’intervention régionale africaine chargée de traquer l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), rébellion basée initialement dans le nord de l’Ouganda et dispersée dans les pays limitrophes. Une centaine de policiers ougandais participent à des missions de paix de l’ONU au Darfour (ouest du Soudan), au Soudan Sud, au Liberia et au Timor Occidental. Des experts ougandais oeuvrent au sein de l’Onuci, la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire. L’Ouganda est, également, très présent dans la tentative des dirigeants de la région des Grands Lacs d’organiser une « force neutre » chargée de lutter contre les divers groupes armés actifs dans l’est de la RDC.
« Le rapport donne une idée fausse de la situation sur le terrain, a déclaré Ruhakana Ruganda, ministre ougandais de l’Information et ancien ambassadeur à l’ONU, à l’issue d’une rencontre avec le vice-secrétaire général Jan Eliasson et les ambassadeurs de quinze États membres du Conseil de sécurité. Selon le rapport des experts de l’ONU, l’Ougandais aurait envoyé environ 600 soldats pour soutenir le M23 en RDC.
La menace de l’Ouganda s’adresse particulièrement au Conseil de sécurité qui, à la mi-octobre, avait exprimé son « soutien sans réserve » aux auteurs du rapport et menacé de prendre des sanctions contre des responsables ougandais. Les mêmes accusations ont été formulées à l’encontre du Rwanda qui dément également et qui a été élu, récemment, membre non permanent du Conseil de sécurité pour deux ans à partir de janvier 2013.
(avec AFP)