Au moins 16 Palestiniens tués et des centaines de blessés par l’armée d’occupation ce vendredi principalement dans la bande de Gaza, alors que se déroulaient des manifestations pacifiques annoncées à l’occasion de la Journée de la Terre, avec comme seule arme des drapeaux palestiniens, selon un bilan des médias israéliens et palestiniens en fin de journée.
Des milliers de jeunes Palestiniens, qui l’avaient annoncé, se sont rassemblés ce matin dans la zone dite « tampon » près de la frontière israélienne, pour marquer la 41ème Journée de la Terre.
Des agriculteurs palestiniens sont morts après avoir reçu des obus de mortier et de blindés, près de Khan Younes. « Trop proches de la frontière », ont déclaré les chefs de l’armée israélienne. D’autres Palestiniens ont été assassinés près de Rafah (au sud) et de Jabaliya (nord de la bande de Gaza).
Agés de 16 à 31 ans, ces victimes de l’occupation, sont mortes d’avoir simplement voulu rappeler au monde le droit international, concernant la terre palestinienne, le statut de Jérusalem et le Droit au Retour.
Les manifestants ont fait savoir qu’ils persévèreraient néanmoins dans leurs protestations jusqu’au 70ème anniversaire de la Nakba, à la mi-mai. Ils comptent installer des tentes à la frontière avec Israël, pour rappeler qu’ils sont des réfugiés, chassés de leurs terres par la force.
30 mars : Journée de la Terre. La terre est palestinienne.
Le mois de mars en Palestine est un mois symbolique, c’est le mois de la résistance et l’attachement aux racines. C’est la commémoration de la Journée de la terre par tous les Palestiniens partout dans le monde, et avec eux tous les solidaires de la cause palestinienne, la cause de la justice.
Cette commémoration, qui a commencé le 30 mars 1976, et se poursuit jusqu’à nos jours , montre que les Palestiniens sont très déterminés malgré les années qui passent et qui se succèdent, malgré leur souffrance au quotidien et malgré les difficultés qu’ils ont à réaliser leurs revendications.
C’est ici notre terre, nous ne partirons pas, nous resterons attachés à cette terre sacrée de Palestine, nous y poursuivrons notre résistance quelles que soient les mesures atroces de cette occupation aveugle! Nous y poursuivrons notre existence jusqu’à la liberté et l’indépendance, jusqu’à la fin de l’occupation israélienne, jusqu’à l’instauration d’une paix juste et durable dans notre région …
C’est le message de tout un peuple palestinien existant et résistant, message adressé au monde entier, et en particulier aux forces de l’occupation israélienne, chaque année, le 30 mars, journée de la terre et de la résistance en Palestine.
Notre peuple commémore cette journée partout où il y existe. C’est la journée de l’attachement à ses racines et à son histoire, cette histoire profondément marquée par la résistance et l’affrontement à l’occupant qui continue de lui voler ses champs et ses arbres, ses ressources, ses maisons et sa terre.
Les Palestiniens qui vivent dans les territoires de 1948, ceux des territoires de 1967, sans oublier ceux de l’exil, montrent par cette commémoration les liens qui les unissent tous.
Le 30 mars 1976, des dizaines de Palestiniens, civils et paysans, ont été tués par les forces de l’occupation alors qu’ils manifestaient pacifiquement contre la confiscation de leur terre par l’administration israélienne. Et depuis, pour rendre hommage à ces victimes, pour montrer l’attachement des Palestiniens à cette terre, ceux-ci commémorent chaque année cette répression sanglante.
En 42 ans, la confiscation des terrains appartenant aux Palestiniens par l’armée de l’occupation israéliens et par les colons israéliens agresseurs n’a jamais cessé, mais la résistance populaire non-violente de la part des paysans palestiniens n’a jamais cessé non plus.
42 ans après, la conjoncture difficile et instable dans notre région en général et dans les territoires palestiniens en particulier, est marquée par la poursuite de la lutte populaire contre les forces de l’occupation malgré les morts et les blessés. Elle est aussi marqué par la poursuite de la souffrance des Palestiniens en Cisjordanie , dans la bande de Gaza, et partout en Palestine.
Avec le mur, la colonisation, et les check-points en Cisjordanie, les attaques et les agressions israéliennes permanentes, le blocus et la fermeture des frontières dans la bande de Gaza, et les lois racistes et discriminatoires contre les Palestiniens de 1948, mais surtout, devant l’absence de perspectives pour l’avenir, les Palestiniens sont plus que jamais déterminés à faire aboutir leurs revendications nationales.
Ils vont poursuivre leur résistance, sous toutes ses formes, afin de vivre libres sur leur terre.
Par cette résistance et par cet attachement à leur terre, ils visent la création d’un Etat libre et indépendant où l’on puisse vivre une paix juste et durable.
En ce 30 mars 2018, les Palestiniens de la bande de Gaza doivent se ressembler en masse pour une grande « Marche du retour » sur les frontières. Une initiative symbolique et non-violente pour montrer à l’occupant que le droit au retour est sacré pour tout le peuple palestinien.
En ce 42ème anniversaire de la Journée de la terre, nous rendons un grand hommage à tous nos martyrs , qui sont morts pour une Palestine libre, à nos blessés, à nos prisonniers toujours derrière les barreaux israéliens, à nos paysans qui continuent à travailler leurs champs malgré les menaces israéliennes.
A cette occasion, nous confirmons notre attachement à nos racines, et à notre terre. Elle est ici. Elle est ici notre patrie. Nous ne partirons pas, en dépit des mesures atroces de l’occupation, en dépit de toutes les difficultés, de toutes les souffrances, et en dépit de ce silence d’une communauté internationale officielle complice, et avec le soutien de tous les solidaires de notre cause juste. Nous allons continuer à donner notre sang pour notre terre de Palestine.
Ici, notre terre,
Ici, nos racines,
Ici, notre histoire,
Ici, notre vie,
Ici , notre avenir,
Et ici, notre Palestine !
Ziad Medoukh est directeur du département de français à l’Université Al Aqsa de Gaza et coordinateur du Centre de la Paix de Gaza. Il vit à Gaza. Il a terminé ses études de didactique du français à l’université de Paris VIII où il obtint en 2009 un doctorat en Sciences du Langage. Il est l’auteur de nombreuses publications concernant l’enseignement du français en Palestine et aussi la non-violence. Il est l’auteur de Gaza, Terre Des Oubliés, Terre Des Vivants, 70 poèmes de la paix palestinienne.
https://www.pourlapalestine.be/30-mars-journee-de-la-terre/
Source : Maan News Agency, ynet, Haaretz
POUR RAPPEL : RASSEMBLEMENT CE SAMEDI 31 MARS A 15 H A PARIS
RV A LA FONTAINE DES INNOCENTS. Métro-RER : Châtelet-Les Halles
CAPJPO-EuroPalestine