Le président tchadien ne s’est pas rendu à l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. Il estime qu’une fois encore, les problèmes africains n’occupent pas la place qu’ils méritent dans les préoccupations de la communauté internationale.

Les présidents du G5 Sahel
Le président tchadien Idriss Déby Itno est en colère. En conséquence, il a finalement refusé de se rendre à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies. En dépit de l’insistance de son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, qui croyait pourtant l’avoir convaincu à l’issue de sa visite-éclair à Ndjaména, dans le cadre d’une mini-tournée chez ses pairs engagés dans la force G5 Sahel. Cette entité regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, cinq pays homogènes en termes de caractéristiques physico-naturelles et d’indicateurs de développement socio-économique mais également par l’histoire, la géographie, la culture et la géopolitique.
À la lecture des ordres du jour, Déby s’est rendu compte que les problèmes africains étaient, une fois de plus, relégués au second plan. En effet, même si la réunion de haut niveau qui s’est tenue le 18 septembre a été présidée par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, elle ne s’est pas déroulée en séance plénière, mais en marge de ce sommet. C’est ce manque d’égards qui a mécontenté le président tchadien, qui s’était quand même fait représenter par Brahim Hissein Taha, son ministre des Affaires étrangères.
Le compte-rendu officiel de cette réunion, à laquelle assistaient également le président français Emmanuel Macron et son homologue guinéen Alpha Condé, fait état de bien des satisfactions. Toutefois, il insiste aussi sur la nécessité pour la communauté internationale d’accompagner les efforts de la sous-région en finançant la Force conjointe et ce, conformément à la décision du Conseil de sécurité du 13 avril dernier.
C’est cet aspect qui fait douter Idriss Déby de la bonne mise en œuvre des promesses. Il a d’ores et déjà largement engagé l’armée tchadienne dans diverses opérations, y compris pour la sécurisation du Mali, et il s’estime bien peu payé de retour. Même si tout le monde s’accorde à dire qu’en l’occurrence, ses soldats sont très largement les meilleurs sur le terrain. Les engagements de soutien annoncés par les partenaires sont-ils bien sérieux si ceux-ci ne prévoient même pas d’en discuter tous ensemble ?