« Condamnant fermement les crimes de guerre et crimes contre l’humanité causés par les frappes de la coalition, la Syrie regrette que des pays prétendant respecter les droits de l’homme et le droit international soient des membres actifs de cette coalition ». C’est dans ces termes que Damas a demandé au secrétaire général de l’ONU et au président du Conseil de sécurité, de prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux bombardements des populations par les forces aériennes américaines qui utilisent, en outre, des bombes à phosphore blanc.
Les bombardements aveugles sur les zones urbaines de plus en plus intenses ont fait des milliers de victimes parmi la population et détruit systématiquement des infrastructures civiles, ce qui est interdit par le droit international. Une pratique des forces US appliquée dans toutes les guerres menées par Washington et jamais sanctionnée. La dernière attaque au phosphore blanc a touché la banlieue de la ville d’al-Sour, proche de Deir ez-Zor le 27 septembre dernier.
« Le gouvernement de la République arabe syrienne réclame à nouveau au Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités dans la préservation de la paix et de la sécurité internationales, d’imposer le respect de ses résolutions relatives à la lutte contre le terrorisme, et d’interdire immédiatement à la « Coalition » de commettre encore plus de crimes contre les civils innocents en Syrie », conclue l’appel du ministère syrien des Affaires étrangères à l’ONU.
Les frappes aveugles de la coalition américaine sur la ville de Raqqa ont été particulièrement meurtrières et destructrices. Le 22 septembre, selon la très « occidentale » ONG, Human Rights Watch, ont tué au moins 84 civils dont trente enfants, contrairement à ce qu’affirme une enquête américaine. « Nous avons suffisamment de preuves concernant les dizaines de victimes civiles, dit Nadim Houry, directeur de la division terrorisme et contre terrorisme à HRW. « Lorsque nous les avons interrogés sur la manière dont ils ont mené leur enquête, ils nous ont répondu que c’était secret, qu’ils ne pouvaient pas nous en parler ».
Le 4 août dernier, les responsables de la coalition publiaient un bilan des bombardements en Irak et en Syrie. Selon leurs données, 624 civils – hommes, femmes et enfants – auraient été tués « non intentionnellement » depuis 2014. Un chiffre contesté par l’organisation Airwars basée en Angleterre qui contrôle les frappes aériennes et les victimes civiles en Irak, en Lybie et en Syrie. Selon Airwars, les opérations américaines auraient fait plus de 5000 victimes depuis 2014, en Irak et en Syrie.
Depuis la première guerre d’Irak, en 1991, les autorités américaines ont, par ailleurs, adopté une terminologie – les « dommages collatéraux » – qui leur permet de masquer les crimes contre l’humanité de l’US Army et ses alliés aux yeux de l’opinion publique américaine. Les armées de la coalition américaine interviennent en toute illégalité en Syrie et doivent, comme le demande le gouvernement syrien, se retirer du conflit et du territoire.