Le roi Abdallah d’Arabie Saoudite vient de limoger le vice-ministre de la Défense, le prince Salmane Ben Sultan Ben Abdel Aziz, procédant à une restructuration à la tête de l’armée avec la mise à la retraite du chef d’état-major, le général Hussein al-Qubail. Il avait auparavant limogé le Prince de la CIA, Bandar Ben Sultan.
Dans une série de décrets publiés par les médias officiels, le souverain saoudien a relevé de ses fonctions le prince Salmane Ben Sultan et nommé le prince Khaled Ben Bandar Ben Abdel Aziz pour lui succéder comme vice-ministre de la Défense.
Le roi Abdallah a en outre nommé son propre fils, le prince Turki, gouverneur de Ryad, poste qu’occupait jusqu’ici le prince Khaled Ben Bandar.
Il a par ailleurs nommé le général Abderrahman Ben Saleh al-Boniane nouveau chef d’état-major des forces armées saoudiennes, en remplacement du général Hussein al-Qubail, mis à la retraite, selon l’agence officielle Spa.
Le commandant des forces aériennes, le général Fayadh al-Ruwili, a été promu chef d’état-major adjoint, fonction qu’exerçait le général Boniane, et l’adjoint de Ruwili, le général Mohamed al-Chaalane, lui a succédé comme commandant des forces aériennes.
Pour sa part, le commandant des forces maritimes, le général Dakhilallah al-Waqdani, a été mis à la retraite et son adjoint, le général Abdallah al-Sultan, a été désigné pour lui succéder.
Le roi Abdallah a également nommé Mohamed al-Ayech comme adjoint au ministre de la Défense, portefeuille qu’assure l’actuel prince héritier Salmane Ben Abdel Aziz.
Les remaniements interviennent un mois après le limogeage par le souverain saoudien du puissant chef des services de renseignements, le prince Bandar ben Sultan, peu après s’être vu retirer la gestion du dossier syrien.
Le quotidien libanais Al-Akhbar a qualifié ces décrets de « coup d’état » contre les fils de Sultan, décédé, qui avaient jusqu’ici la haute main sur le ministère de la Défense et l’appareil de sécurité. Si la guerre de succession n’est pas étrangère à ces décrets, l’échec cuisant de la politique saoudienne en Syrie et vis-à-vis de l’Iran y a également contribué. C’est dans ce climat que l’actuel ministre des Affaires étrangères Saoud Al-Fayçal, un faucon, vient de changer de discours.
Il a tenu le mardi 13 mai un discours radicalement différent. Il a affirmé que son pays était prêt à « négocier » avec son voisin iranien pour améliorer les relations entre Ryad et Téhéran. Il a même envoyé une invitation à son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, pour venir à Ryad.
« L’Iran est un voisin avec lequel nous avons des relations et avec qui nous allons négocier (…) Notre espoir est de voir l’Iran s’associer aux efforts pour rendre la région plus sûre et plus prospère et non pas être un élément d’insécurité de cette même région.»
Ainsi, le rapprochement amorcé entre Téhéran et Washington pourrait avoir des conséquences sur l’ensemble de la région, à travers le réchauffement des relations avec l’Arabie saoudite.
Les déclarations du chef de la diplomatie saoudienne coïncident avec une visite en Arabie saoudite du secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, qui doit rencontrer ce mercredi ses homologues du Conseil de la coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït). Elles interviennent également après l’avancée enregistrée par l’armée syrienne arabe face aux groupes armés terroristes soutenus par l’Arabie Saoudite.