Ces temps-ci les relations de l’Arabie Saoudite avec son allié le plus proche, les Etats-Unis, se sont gâtées au point que le royaume est obligé de chercher d’autres alliés. Riyad se montre mécontent par la politique de Washington au Proche-Orient, notamment, l’abandon de l’opération militaire contre la Syrie, par le rapprochement des Etats-Unis avec l’Iran et la position américaine concernant le conflit israélo-palestinien. L’Etat hébreu est indiqué comme un nouveau partenaire politique possible de l’Arabie Saoudite.
La volonté du Royaume de revoir ses rapports avec les Etats-Unis a été annoncée en automne par le chef du renseignement saoudite le prince Bandar Ben Sultan Voici ce qu’en pense le politologue russe Ali Gadjizadé :
« L’Arabie Saoudite est un assez grand, riche et stable pays, qui était de longues décennies durant un allié des Etats-Unis dans la région. Il assumait un rôle suffisamment important. L’Arabie Saoudite achetait des armements aux Etats-Unis à des prix forts et en grande quantité. Le royaume approvisionnait les Etats-Unis en pétrole bon marché, assurait aux sociétés américaines des commandes et des contrats avantageux. Les Etats-Unis gagnaient beaucoup d’argent grâce à l’Arabie Saoudite. En échange la monarchie demandait à Washington de garantir sa sécurité contre des ennemis manifestes et en puissance. Parmi eux il y avait l’Irak et l’Iran. »
Le rapprochement entre Washington et l’Iran, principal rival de Riyad dans la région, a fait déborder le vase. Les conversations téléphoniques de septembre du président Barack Obama avec le nouveau président iranien Hassan Rohani et les négociations ultérieures avec les Six ont été qualifiées de menace à la sécurité régionale. Riyad comprend que si les Iraniens et les Américains parviennent à s’entendre et à régler tous leurs problèmes bilatéraux, cela va signifier une légitimation de l’Iran, la levée des sanctions, dont il fait objet et l’acquisition par lui de statut de leader régional. En somme la situation dans la région change rapidement, constate Saïd Gafourov, qui dirige l’Institut des études orientales et africaines appliquées :
D’un côté, l’Iran et l’Arabie Saoudite, deux puissances régionales, se livrent un bras de fer. De l’autre, l’Arabie Saoudite perd progressivement ses principaux alliés – les Etats-Unis et, en général, l’OTAN.
Après le journal britannique Sunday Times le monde commence à parler d’une nouvelle alliance en formation entre l’Arabie Saoudite et son ennemi juré – Israël. Selon une information, Riyad serait prête à octroyer à Tel-Aviv ses bases aériennes et fournir tout un ensemble de services, au cas où Israël déciderait de frapper l’Iran, dit le politologue Ali Gadjizadé : « A présent Israël campe en fait sur la même position que l’Arabie Saoudite, seules leurs méthodes sont différentes. »
Source : La Voix de la Russie
https://french.ruvr.ru/2014_01_07/Arabie-Saoudite-Israel-une-union-des-ennemis-jures-6587/