Scellés au plus fort de notre lutte de Libération nationale, les liens d’amitié, de coopération mutuellement profitable entre l’Algérie et la Chine peuvent être cités comme exemple et conduite à tenir. Ce n’est pas le fruit du hasard. L’histoire y a fortement contribué.
Par Mohamed BOURAIB (El Moudjahid)
La Chine a reconnu le Gouvernement provisoire de la République algérienne, le 20 décembre 1958, et en 1971, notre pays avait joué un rôle capital dans l’entrée de la Chine au Conseil de sécurité des Nations unies, en tant que membre permanent, et ce en mobilisant les États africains nouvellement indépendants afin qu’ils la reconnaissent. Une position que Pékin a toujours gardée à l’esprit et saluée en de nombreuses occasions. Cette profondeur historique continue de peser de tout son poids sur la qualité des relations sino-algériennes, qui sont passées du statut de partenariat stratégique à un partenariat stratégique global, conforme aux potentialités intrinsèques des deux peuples.
Aujourd’hui, dans un contexte de forts bouleversements et de tensions géopolitiques, ces relations ont pris un essor encore plus accentué, grâce à la signature, en novembre 2022, du deuxième plan quinquennal de coopération pour la période 2022-2026, qui devra toucher tous les domaines. Cela renseigne sur l’importance que va jouer la Chine dans la stratégie de diversification de l’économie algérienne. L’approfondissement des relations bilatérales, de leur caractère stratégique global, la concordance de vues autour des questions régionales et internationales les plus saillantes représentent aussi les axes les plus significatifs d’une coopération appelée à se consolider davantage par la qualité des efforts entrepris par les plus hautes autorités et par l’omniprésence d’une confiance mutuelle qui ne s’est jamais démentie.
La Chine et l’Algérie font preuve d’une volonté nettement palpable en ce qui concerne la promotion de la pensée de non-alignement et l’application du Droit international sans exclusive, dans le but de se prémunir des risques gravissimes issues de la polarisation marquant les relations étrangères. Pékin et Alger n’ont jamais fait mystère de leur ambition à faire prospérer la coopération Sud-Sud, pour donner du sens à l’émergence d’un monde multipolaire, affranchi de toute tutelle, diktat et dépendance de quelque nature que ce soit. Et pour cause. L’affirmation d’une coopération Sud-Sud contribue à briser le cycle de la pauvreté, de l’instabilité et des inégalités, tout en promouvant les bases d’une appropriation effective des stratégies de développement. Avec comme chef de file, les pays dits émergents, et à l’image de celle qui prévaut entre l’Algérie et la Chine, elle est capable de faire bouger les lignes en s’éloignant des contraintes d’un développement fondamentalement inéquitable, souvent prôné par la plupart des pays de l’hémisphère Nord à l’égard des nations les moins développées.
Une coopération bilatérale, triangulaire, régionale ou sous-régionale n’est pas un vœu pieux d’idéalistes impénitents ni l’expression d’un lyrisme puérile, c’est une exigence des temps présents et des impératifs que dicte l’existence d’un monde qui ne peut plus fonctionner sur la base d’un déséquilibre mondial. Décentraliser les relations internationales constitue la concrétisation d’une aspiration à un monde plus apaisé, de moins en moins conflictuel, sans pour autant que cela aboutisse au rejet ou à l’affaiblissement de la coopération Nord-Sud.
Mohamed Bouraib