En pleine crise sociale de l’Euro (Grèce, Espagne, etc.) les dirigeants occidentaux trouvent 1 500 millions d’euros à brûler en trois mois en Lybie en assassinant la population civile.
Selon un article publié sur lemonde.fr daté 20 juin 2011 et intitulé : « La presse internationale s'interroge sur l'intervention en Libye », on apprend que la France a dépensé 87 millions d’euros en trois mois (vu la date actuelle, le chiffre est dépassé), le Royaume-Uni a dépensé entre 450 millions d’euros et 1,13 milliard d’euros (retenons le chiffre moyen de 700 millions d’euros) alors que les USA ont mis 772 millions d’euros sur la table pour dégommer Kadhafi dont une commission officielle de l’Etat français a déclaré qu’il n’était pas le pire des autocrate de l’Afrique du nord, ni de l’Afrique, ni du monde arabe, ni des pays musulmans, ni du Tiers-Monde.
Soit un total de 1 559 millions de dollars !
Une question se pose : pourquoi ?
On sait que la réponse pour les neu-neu ( « sauver la population civile de Libye ») ne tient pas la route, que c’est de la pure propagande a posteriori.
Une autre réponse plus économique serait que le syndicat des Etats impérialistes en a marre de voir la Chine et la Russie et la Corée du Sud et le Japon et le Brésil et l’inde leur piquer des marchés de matière première en relevant les prix d’achats et des marchés industriels en baissant les prix de vente. Ils ont décidé de renverser l’échiquier et par la force s’octroyer des ressources à vil prix et des accéder à des marchés malgré des prix de vente élevés… en plaçant à la tête d’Etats importants du Tiers-Monde, mais faibles militairement, des marionnettes soit pour changer un personnel déjà usé (Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte) soit pour casser un front de résistance anti-impérialiste et éjecter des concurrents devenus commercialement trop présents.
Cette hypothèse se résume ainsi : investir dans les interventions et promenades militaires ; cela rapporte plus que d’investir dans la technologie.
Mais question : cela rapporte-t-il plus que 1500 millions d’euros ? J’ajoute que les chiffres annoncés sont faux : ils sont minimisés. Des frais occasionnés par l’intervention sont comptés comme des frais de fonctionnement normaux. Le coût réel est dispatché entre plusieurs ministères… ce sont là des magouilles courantes dans tous les cas analogues.
Permettez-moi enfin de douter que le bénéfice économique de l’intervention en Libye soit supérieur au chiffre annoncé et surtout supérieur au prix réel.
On trouverait facilement en France à mieux employer 87 millions d’euros : maisons de retraite, classes fermées, situation des quartiers pauvres, etc.
Sur un plan purement économique, cette somme faramineuse, investies dans la recherche développement et dans le soutient aux entreprises innovantes aurait assuré à la France des avantages plus durables sur la marché international.
Aussi, l’hypothèse la plus vraisemblable est celle de la recherche d’un sursaut d’opinions favorables avant des élections importantes : cela est valable pour Sarkozy et pour Obama.
Ce dernier devra certainement à e répondre devant la justice de son pays parce qu’il n’a pas jugé utile de solliciter ses parlementaires – les Républicains auraient refusé pour ne pas contribuer à améliorer son image démagogique de va-t-en-guerre.
Sarkozy s’est mis les Socialistes dans la poche car il savait qu’ils n’oseraient pas le contrer sur cette affaire « secondaire » à la veille d’élections importantes.
Le premier ministre britannique y a trouvé un dérivatif à ses échecs en politique intérieure ; il a bien appris les leçons de Blair le menteur, le caniche de Bush.
Il faut enfin souligner que les victimes à long terme de cette intervention, ce sont les Russes et les Chinois qui ont perdu un marché prometteur et solvable. Ils ont voté la motion du Conseil de sécurité, entre autre, pour permettre à la Russie d’accéder à l’OMC… après les promesses, ils vont découvrir que les « occidentaux » les feront encore attendre quelques années.
Mais, en conclusion, les objectifs annoncés ou les objectifs plausibles ou encore les objectifs certains de ces bombardement criminels justifient-ils les souffrances, le décès violent de toutes les victimes de cette guerre civile artificiellement créée et attisée par un petits groupes d’Etats voyous ?
Les réflexes coloniaux et impériaux n’ont donc pas disparu des pratiques des dirigeants de nos contrées. La bonne réponse serait de renforcer les luttes anti-impérialistes et le front des démocrates des pays développés avec ceux des pays du Tiers-Monde, notamment autour du principe de respect des souverainetés nationales. Même face à des dictateurs, ce principe est à long terme favorable au développement harmonieux de l’humanité.
Abdellah Ouahhabi