Le nombre de victimes civiles des bombardements de l’Otan s’accroit sans cesse.
Au moins cinq personnes d’une même famille, dont deux enfants de moins de deux ans, ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche, dans un raid de l’Otan sur leurs maisons dans un quartier populaire de Tripoli, ont affirmé les autorités libyennes.? Les journalistes sur place ont pu vérifier les faits. Un immeuble de deux étages, dans lequel résidaient cinq familles, a été détruit par le bombardement dans le quartier d’Al-Arada, à l’est de Tripoli.? Le porte-parole du régime libyen Moussa Ibrahim, a accusé l’Otan de commettre des crimes "barbaries" en visant "délibérément des civils".?Au moins deux autres maisons voisines ont été endommagées, selon un journaliste de l’AFP.? Deux corps ont été retirés des décombres devant les correspondants de la presse internationale, emmenés par les autorités sur place, où des dizaines d’habitants et de curieux étaient rassemblés.?Certains aidaient les équipes de secours à dégager les gravats et les pans de murs, à la recherche d’autres corps.?A l’hôpital de Tripoli, les journalistes ont pu voir les corps de deux enfants de moins de deux ans ainsi que d’une femme, membres de la même famille, selon les autorités.?M. Ibrahim, a indiqué que pas moins de 15 membres de la famille Al-Gharari, dont des enfants habitaient l’immeuble, affirmant s’attendre à un bilan plus lourd.?"C’est une autre nuit de tuerie, de terreur et d’horreur, causée par l’Otan", a-t-il déploré, affirmant qu’il n’existaient pas d’installations ou de véhicules militaires à proximité du quartier.?Les dirigeants américain, français, britannique et italien, qui conduisent les opérations militaires en Libye, sont "responsables moralement et légalement de ces meurtres".?"Ce n’est pas de la propagande. Ce n’est pas une chose qui peut être mise en scène", a-t-il ajouté.? Le régime libyen tente de défendre sa crédibilité, après que des journalistes ont mis en doute il y a deux semaines les causes de la blessure d’une enfant présentée comme une victime des raids de l’Otan, alors qu’elle était blessée lors d’un accident de la route, selon un membre du personnel de l’hôpital où elle était soignée.?M. Ibrahim a appelé à nouveau la communauté internationale à arrêter "l’agression" contre la Libye et à encourager un dialogue entre toutes les parties pour mettre fin au conflit qui déchire le pays depuis le déclenchement de la rébellion en février.?"L’Otan est très bonne lorsqu’il s’agit d’attaquer et de tuer les gens mais très mauvaise lorsqu’il s’agit de commencer toute sorte de dialogue", a-t-il encore dit.?
Par ailluers, l’Otan a reconnu avoir commis une « bavure », mais cette fois-ci contre les rebelles qu’il aide à renverser le régime de Tripoli, contrairement au mandat onusien qui lui donne comme seule mission de protéger les civils.
Selon un communiqué publié samedi 18 juin, l'OTAN a reconnu en effet avoir frappé par erreur des véhicules des forces rebelles en Libye, lors d'une opération aérienne dans la région de Brega, dans l'est du pays, le 16 juin dernier.
Selon ce communiqué, l'« incident [s'était] produit dans une zone de conflit entre les forces de Mouammar Kadhafi et les opposants ». « Au cours d'un scénario de combats particulièrement complexes et fluides, on a estimé que ces véhicules constituaient une menace pour les civils et devaient être ciblés par les avions de l'OTAN », explique l'Alliance atlantique.
« Nous regrettons toute perte en vies humaines ou toute blessure due à cet incident », conclut le communiqué, tout en soulignant que l'OTAN tente d'éviter toute perte civile.
Ce n’est pas la première « bavure » reconnue par l’Otan. Le 2 avril, un avion de l’Otan avait ouvert le feu « par erreur » sur un convoi de rebelles à Brega. 4 civils et 9 rebelles ont été tués.
Ce dernier aveu fait suite à des accusations de « crimes de guerre et de crimes contre l'humanité » lancées à l'endroit de l'Alliance atlantique par le premier ministre libyen, Baghdadi Mahmoudi. Il a accusé l'OTAN d'avoir visé des cibles civiles lors de ses raids des derniers jours.
Trois mois après le début des frappes aériennes en Libye, en vertu de la résolution 1973du Conseil de sécurité de l'ONU, le régime du colonel Kadhafi contrôle encore la majeure partie de l'ouest et du Sud du pays, tandis que les rebelles contrôlent une partie de l'est.
Avec les agences