Alors que différents rapports font état d’un nombre important de tués et de blessés parmi la population civile, l’Otan intensifie ses bombardements « pour protéger le peuple libyen. »
Les forces aériennes de l’Otan ont lancé des raids d’une extrême puissance sur Tripoli. En même temps, les alliés ont décidé d’intensifier et de prolonger la « campagne de Libye » de 90 jours, jusqu’à septembre. « Cette décision envoie un message clair au régime de Kadhafi », a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Fogh Rasmussen, ajoutant, « nous sommes déterminés à poursuivre notre opération pour protéger le peuple de Libye ». Les frappes aériennes de l’Otan auraient tué, entre le 19 mars et le 26 mai, 718 civils et fait 4067 blessés, selon les chiffres officiels libyens qui ne prennent pas en compte le nombre de tués au sein des forces militaires loyalistes. Selon un rapport de l’ONU, 1200 personnes auraient, également, été tuées ou auraient disparu en essayant de quitter clandestinement la Libye depuis le début du conflit. Depuis une semaine, les frappes aériennes se concentrent de plus en plus sur la capitale. Interrogé par l’AFP, le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, estime que le départ de Kadhafi serait synonyme de guerre civile. Il a, également, confirmé que « Jacob Zuma, qui a rencontré Kadhafi lundi 30 mai à Tripoli, n’a jamais discuté d’une stratégie de départ, comme les médias l’ont affirmé ». Il a réitéré la position du chef libyen, à savoir qu’il appelle à un cessez-le-feu pour permettre un dialogue entre les Libyens. Pour Jacob Zuma, « les raids de l’Otan sabotent les efforts de médiation de l’Afrique. » Le Guardian de Londres, de son côté, a révélé que des anciens SAS britanniques (forces spéciales) travaillant pour des « compagnies de sécurité » étaient à Misrata pour conseiller les rebelles et donner des informations à l’Otan. Selon le quotidien britannique, ils seraient payés par le Qatar, entre autres pays arabes. L’information a été confirmée par des images diffusées par al-Jazeera, lundi 30 mai.