Le 16 décembre dernier, Daniel Ellsberg (photo) le père des « Pentagon papers » (les documents secrets du Pentagone, soit 7 000 pages fournies en 1971 au New York Times), et le journaliste et prix Pulitzer Chris Hedges étaient parmi les 131 activistes anti-guerre arrêtés dans une manifestation non violente devant de la Maison Blanche où ils protestaient contre les guerres américaines en Afghanistan, au Pakistan et en Irak. Les protestataires s’étaient enchaînés à la barrière contournant la Maison-Blanche…
À la question de savoir pourquoi il avait choisi ce type d’action, Hedges a répondu : « Parce qu’au point où on en est, c’est tout ce qui nous reste… Les mécanismes normaux par lesquels la participation démocratique restait possible dans ce pays ont tous été fermés. C’est le seul espoir qui reste pour ce pays. » Quant à Ellsberg, il a expliqué qu’il s’est joint à cette manifestation, guidé notamment par les vétérans. « Ici, les gens savent que cette guerre sans espoir est aussi mal engagée que l’était la guerre au Vietnam. Elle ne va pas se terminer par une initiative présidentielle. Elle ne s’achèvera que lorsque le public américain prendra conscience de ses responsabilités et des réalités de cette guerre. »
Selon Ellserg, « le grand mensonge » du gouvernement américain est de dire que « ces guerres servent à nous protéger chez nous ». En 1971, son affaire est remontée jusqu’à la Cour suprême – qui ne l’a pas déclaré coupable : aujourd’hui, Daniel Ellsberg est interpellé pour avoir manifesté !