« un châtiment anticonstitutionnel cruel et anormal. »
Depuis déjà deux semaines Plus de 2000 prisonniers du système carcéral californien ont refusé de manger en solidarité avec ceux de Pelican Bay, pour protester contre les conditions inhumaines, synonymes de torture, dans les Quartiers de Haute Sécurité (QHS) où des détenus sont confinés parfois depuis des années. Dans le QHS, les prisonniers vivent dans leur cellule 22h sur 24, et ne sortent, en général, que pour des raisons administratives. Ils ne sont autorisés à marcher qu’une heure dans leur petit espace entouré de hauts murs. Les cellules mesurent 2,5 mètres sur 3 mètres et n’ont pas de fenêtre. Une lumière violente est maintenue de façon ininterrompue. Ce genre de détention peut provoquer des hallucinations et, dans de nombreux cas, des troubles mentaux pouvant aller jusqu’au suicide. La Commission sur la sécurité et les violences dans les prisons américaines (CSAAP) qui est dirigée par un ancien avocat général et ancien premier juge de la Cour d’appel américaine, a écrit dans un rapport : « Dans certains endroits, l’environnement est si dur que les gens finissent complètement isolés, confinés dans la lumière violente ou constamment dans des espaces obscures, sans contacts avec l’extérieur – des condition de torture dont on a prouvé qu’elles sont la cause d’une détérioration mentale. » La situation des grévistes est grave et urgente, selon Carol Strickman, une avocate des prisonniers en grève. « Nous nous battons pour éviter des morts à Pelican Bay. Le Département carcéral de Californie doit négocier avec ces prisonniers et répondre à leur demande d’accès à des médiateurs extérieurs pour garantir que les éventuelles négociations se déroulent en confiance. » En mai dernier, la Cour suprême américaine avait confirmé un jugement selon lequel l’incarcération dans les prisons californiennes constitue « un châtiment anticonstitutionnel cruel et anormal. »