La fortune du Raïs déchu défraie la chronique. Liquidités et investissements immobiliers étaient au coeur du système. Ses collaborateurs proches se sont aussi enrichis, alors que 4 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté.
Extrait du site www.tomdispatch.com
Selon les experts, la fortune accumulée par l’ex-président égyptien et ses deux fils (tous deux milliardaires) atteindrait 70 milliards. Dans cette somme sont inclus les fonds présents sur des comptes bancaires off-shore et des investissements immobiliers partout dans le monde. On estime qu’en plus de ses activités de président de l’Égypte, Hosni Moubarak aurait amassé quelque 2 milliards chaque année. Sa famille et lui « pèseraient », en 2011, le quart du PNB du Paraguay, cinq fois celui de l’Afghanistan et plus de dix fois celui du Laos. C’est peut-être la famille la plus riche de la planète alors que, pendant le même temps, 4% des Égyptiens devaient se contenter de moins de 2 dollars par jour pour vivre.
Quant aux associés du Raïs, pour n’en choisir que deux, parlons de son ami Ahmed Ezz, qui a accumulé 3 milliards de dollars, tandis que l’ancien ministre de l’Intérieur, Habib Ibrahim El-Adly, devait se contenter de « seulement » 1,2 milliards. Le trio des lobbyistes washingtoniens – l’ancien député républicain Bob Livingston, l’ancien député démocrate Toby Moffett et le véritable « insider » Tony Podesta – tous trois ont « courageusement » vendu leurs efforts au régime de Moubarak pour la modique somme d’1 million par an. Qui sait combien Frank Wisner, l’ancien ambassadeur au Caire renvoyé sur place il y a quelques jours par l’administration américaine pour conseiller à Moubarak de partir, il a bien gagné sa vie en travaillant pour Patton & Boggs, une société qui comptait légalement Moubarak parmi ses clients. Quand a-t-on parlé de « conflit d’intérêt » ?
N’oublions pas les militaires égyptiens, qui n’ont pas beaucoup souffert pendant les années Moubarak. Selon certains experts, l’armée est la propriétaire de « presque chaque industrie dans le pays » et a reçu sa part des 35 milliards de dollars d’aide américaine versés depuis 1978.
Pour les Égyptiens ordinaires, il faut plutôt parler des estimations du nombre de détenus politiques dans les lugubres prisons du pays, qui varient de 6 000 à 17 000. Leur « bien-être » était entre les mains de l’ancien chef du renseignement, Omar Suleiman. L’Égypte étant une « destination de choix » pour les détenus que l’administration Bush et ses tenants de la « guerre globale contre la terreur » souhaitaient faire parler sous la torture, Suleiman a n’a pas regimbé à superviser également ce programme. Avant d’être nommé vice-président par son copain, Moubarak…