Le 17 octobre 2017 au Tribunal correctionnel de Nanterre, deux jeunes militants arméniens seront jugés pour avoir dénoncé les crimes de l’Etat turc et ceux de son président, Recep Erdogan. Charjoum apporte son soutien inconditionnel à tous les militants qui seront jugés le 17 octobre 2017.
En effet, ces étudiants français d’origine arménienne vont être jugés dans le cadre d’une procédure pénale pour « violences volontaires avec préméditation ou guet apens » à l’encontre de l’ambassadeur de Turquie en France. En réalité, l’un des jeunes a jeté de l’eau colorée de rouge en direction de l’ambassadeur qui exposait la propagande de l’Etat turc dans une université française, quand l’autre filmait la scène.
Cette qualification juridique paraît disproportionnée compte tenu de la faiblesse des dommages causés. Cet acte est une protestation politique visant à dénoncer la responsabilité de l’Etat turc suite au génocide des Arméniens, le négationnisme des gouvernements turcs successifs et les graves violations des droits humains qui touchent particulièrement les groupes minoritaires en Turquie aujourd’hui.
Ces derniers mois par exemple, ce sont des centaines de civils kurdes qui ont été massacrés par l’armée et la police turque, comme ce fut le cas le 7 février 2016, pour 60 habitants de la ville de Cizre (Sud-Est de la Turquie), brûlés vif dans la cave où ils s’étaient réfugiés pour se protéger des bombardements.
Ainsi, une simple chemise tachée, fusse-t-elle celle d’un ambassadeur, ne saurait entrainer la condamnation de ces deux étudiants par la justice pénale française, alors même que les crimes passés et présents de l’Etat turc demeurent impunis.
Aujourd’hui ce sont les militants de la cause arménienne qui sont sur le banc des accusés et l’Etat turc et ses affidés du côté des victimes. Cela est aussi le cas dans une affaire dont l’audience se tiendra le même jour. Ara Toranian, directeur de Nouvelles d’Arménie Magazine est poursuivi pour injure et diffamation par un négateur du génocide des Arméniens. La situation ubuesque de ces affaires est le symbole de l’injustice constante faite au peuple arménien.
A l’heure où l’unité doit l’emporter, Charjoum exprime son soutien inconditionnel aux deux étudiants Tad et Tro, ainsi qu’à Ara Toranian. En lançant cette eau colorée de rouge, le jeune militant a crié « Justice pour le peuple arménien ! ». Nous demandons qu’au nom de la justice française, faisant fi des ententes diplomatiques et commerciales entre la France et la Turquie, ces militants soient tous acquittés.
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