Suite à la réaction quasi négative, de la presse tunisienne après la diffusion de l’émission Enquête exclusive sur la Tunisie, le journaliste français Bernard de La Villardière a fini par réagir sur sa page Facebook, en s’attaquant notamment à un des sites tunisiens qui révéla les dessous de ce tournage Tunisie-Secret.
Ce site a notamment critiqué le contenu et le timing de cette émission, reprochant un rapprochement entre le président Marzouki et le journaliste français de M6. On pouvait se rendre compte de cette distance en regardant une deuxième fois le reportage rediffusé le dimanche soir sur M6. Après un silence trompeur, Bernard de La Villardière a enfin réagi le 19 octobre 2014 en s’attaquant à l’ensemble des médias et des internautes qui l’ont violemment critiqué en ciblant principalement Tunisie-Secret et Le Huffington Post, citant nommément sa rédactrice en chef Anne Sinclair. Voici ce qui est écrit sur sa page Facebook: «Que répondre au flot d’injures? Pas grand chose car tout ce qui est excessif est vain. On peut regretter que les réseaux sociaux ne soient pas pourvus de tout à l’égout! J’ai choisi de laisser libre cours aux commentaires jusqu’à présent, car ils sont en eux-mêmes le symptôme d’une
maladie congénitale des pays ayant connu des régimes autoritaires. Leurs valets serviles – et notamment certains journalistes – dont mon «confrère» de Tunisie-Secret – pensent que tous les autres sont comme eux achetés ou vendus. J’attends avec impatience que l’on apporte la preuve de ma «collusion» avec le régime de Monsieur Ben Ali. Enfin une mention spéciale à Lauren Provost du Huf’Post qui a reproduit ses insanités sans prendre la peine de me donner la parole. Dommage que le site d’Anne Sinclair ne soit pas plus à cheval sur les règles déontologiques de base.» Une réponse qu’on peut considérer comme maladroite, en raison du ton et de l’agressivité apportée par cette missive électronique. Des propos de bas étage qui ont été très mal perçus par les internautes tunisiens qui n’ont pas tardé à lui répondre sur le même réseau social américain. Ainsi un internaute publié par Tunisie-Secret a déclaré: «Non, Monsieur de La Villardière, nous ne sommes pas «les valets serviles» des «régimes autoritaires», mais les vaillants soldats de la liberté et de la démocratie en Tunisie. Si nous avons pris fait et cause pour certains anciens ministres et hauts cadres de l’ancien régime, c’est parce que la Tunisie leur doit beaucoup depuis 1956, nous n’avons pas pour autant épargné ceux qui ont contribué à sa destruction, notamment un Ben Ali sous l’emprise totale de son épouse et sous l’influence pernicieuse des corrompus et des mafieux, notamment les Materi, les Chiboub, les Trabelsi et les Mabrouk ». De toute façon, ce n’est pas la première fois que la crédibilité de Bernard de La Villardière est mise en cause. Le journaliste vedette de M6 s’est déjà illustré avec le reportage sur l’Algérie, où il n’a pas trouvé mieux que de montrer une jeunesse algérienne désoeuvrée et perdue entre Kiffan club et le stade d’El Harrach. La meilleure définition des reportages de La Villardière est résumée dans Le petit Journal de Barthès.
amirasoltane08@live.fr« >amirasoltane08@live.fr
A lire aussi :
Communiqué de M6 au sujet d’une « Enquête Exclusive » très controversée
20 Octobre 2014
Suite à la polémique déclenchée par l’émission de Bernard de La Villardière, intitulée « Tunisie : le trésor caché du dictateur », Vincent Régnier, le directeur des Magazines d’information de M6 a publié ce lundi 20 octobre le communiqué suivant.
« A la suite de la diffusion le 12 octobre dernier sur M6 de « Tunisie : le trésor caché du dictateur », l’émission Enquête Exclusive et son présentateur Bernard de La Villardière ont été la cible d’attaques inexactes, souvent à caractère diffamatoires. Ces mises en cause par leurs violences et leur évidente mauvaise foi prennent le caractère d’une campagne orchestrée avec l’appui d’un petit nombre d’internautes et de blogueurs tunisiens.
Le reportage diffusé dans Enquête Exclusive décrivait les méthodes utilisées par l’ancien dictateur Ben Ali et ses proches pour accumuler une fortune estimée à plusieurs milliards d’Euros. Nous avons également montré les difficultés rencontrées par la justice tunisienne à récupérer les avoirs détournés – en Tunisie et à l’étranger – et à traduire les anciens responsables devant la justice. Cette enquête a duré près de deux ans car il n’a pas été simple d’obtenir les autorisations de tournage et de retrouver certains des protagonistes de ce scandale.
La deuxième partie de l’émission était composée d’une série d’interviews réalisées en Tunisie par Bernard de La Villardière. Dans un souci de pluralisme, une dizaine de personnes représentant différentes sensibilités ont été interrogées. L’interview du Président de la République Tunisienne, Moncef Marzouki, a été réalisée avant que celui-ci n’annonce sa candidature à la prochaine élection présidentielle. A aucun moment il n’a été interrogé sur son programme politique. «
Réactions d’internautes tunisiens au communiqué de M6
2.Posté par BELGAIED Salwa le 20/10/2014 23:10
lorsqu’on veut abattre son chien on l’accuse de rage, Non et non arrêtez de prendre les Tunisiens pour ce qu’ils ne sont pas, le reportage en question est bel et bien (réchauffé et ancien) et les prétendus preuves étaient fabriquées de toutes pièces ayant servi à chauffer davantage les rues de Tunis. l’atout des divers animateurs (cybers collabos and co) de la pseudo révolution et tout cela en 2011. M6 oubli que la plus part des Tunisiens regardent et lisent les journaux Français et sont au courant des méthodes peu orthodoxes employées par ces derniers alors , il serait indécent d’accuser les Tunisiens et serait plus intéressant de réviser vos méthodes, surtout côté timing et complaisances et plus.
5.Posté par Fathia le 21/10/2014 08:51
vous nous prenez encore plus pour des cons??? il y a une déontologie journalistiques que vous n’avez en aucun cas respecté, celle de passer un documentaire dans lequel il est présenté des acteurs de la seine publique dont le président pendant une période électorale, je pense que seul votre journal ne savait que Marzouki ne se présentait pas !!!!! le monde entier le savait.
Arrêtez vos investigations désastreuses à l’encontre de notre pays….occupez vous du votre et de vos problèmes et éveillez votre public de vos soucis plutôt que de chercher à nous détruire.
10.Posté par Houcine Ghali, Genève le 21/10/2014 11:54
Franchement, je ne vois pas en quoi le contenu de cette enquête aurait nui au peuple tunisien. Au contraire, elle a permis de rappeler ce qui s’est passé sous le pouvoir de Ben Ali et l’impuissance des gouvernements successifs durant la révolution de traiter les problèmes importants.
C’est important de savoir que même les yachts et les voitures confisqués aux barons de l’ancien régime pourrissent et perdent de leur valeur manque de simples entretiens et que les sociétés nationalisées après la fuite de leurs propriétaires se trouvent en difficulté et mal gérées.
Puisque les Tunisiens s’affichent comme des connaisseurs de ce qui se passe dans leur pays, l’interview de Moncef Marzouki ne change rien à leur conviction qu’il est un mauvais président et qu’ il ne mérite pas d’être réélu.
L’éclairage sur Trabelsi réfugié au Canada est aussi important. Je trouve que c’ est intéressant d’ entendre une tunisienne dans l’ interview à La Marsa revendiquer la liberté sexuelle au nom de la révolution!
Alors pourquoi toute cette attaque tous azimuts contre M6? C’est que le Tunisien est trop susceptible et nationaliste et il n’ admet pas des vérités annoncées par des étrangers.