La situation est potentiellement explosive dans la région de Goma, où les combats font rage depuis plus d’une semaine. Le Rwanda menace d’intervenir directement dans le conflit, qui met aux prises actuellement l’armée gouvernementale congolaise, soutenue par les Nations unies, et les rebelles du M23, que l’on dit armés par le Rwanda…
Les combats qui se déroulent au nord de la ville de Goma entre les rebelles du M23 et l’armée régulière congolaise ont encore grimpé en intensité les 28 et 29 août. La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a intensifié son engagement, faisant intervenir l’artillerie et des hélicoptères. L’opération, qui dure depuis près d’une semaine, a pour but de déloger « plusieurs centaines » de rebelles qui tiennent des positions stratégiques sur des collines, d’où ils bombardent au mortier indistinctement populations civiles et militaires. Aucun bilan humain n’a encore été officiellement communiqué, mais selon une source militaire occidentale citée par l’AFP, les pertes seraient « lourdes » de part et d’autre. Le contingent de Casques bleus engagé dans l’opération, originaire essentiellement d’Afrique du Sud et de Tanzanie et fort de 2 000 hommes devrait être renforcé par un millier de soldats du Malawi dans les prochains jours.
L’autre volet de l’opération en cours, peut-être le plus dangereux à terme, est l’implication du Rwanda. Accusé depuis des mois de soutenir et d’armer les rebelles du M23, le Rwanda accuse aujourd’hui la RDC de bombarder son territoire. En effet, au cours des très violents combats du 28 août, au cours desquels un Casque bleu tanzanien a été tué, ainsi que de nombreux Congolais, civils et militaires, un obus au moins est tombé sur la ville de Gisenyi, en territoire rwandais, tuant une femme et blessant grièvement son enfant. La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a immédiatement réagi, qualifiant cet acte de « provocation » intolérable. « Nous n’hésiterons pas à défendre notre territoire », a-t-elle indiqué.
Face à cette escalade, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a contacté le président Paul Kagamé pour l’inciter à la retenue… Est-ce encore possible ?