Créée en octobre 2011, sept mois après le début de la crise en Syrie, la commission d’enquête indépendante de l’ONU a d’emblée ciblé le chef de l’Etat syrien Bachar el-Assad, l’accusant de « crimes de guerre » (*), en négligeant les crimes perpétrés par les combattants armés – infiltrés dès le début des manifestations parmi les opposants pacifiques – qui agressaient la Syrie, et dont la violence et l’avancée dès l’automne 2011 terrorisaient et faisaient fuir les habitants.
Ce n’est qu’à fin 2013 que l’on a pu percevoir un certain rééquilibrage de la part de cette commission. On peut lui reprocher toutefois d’avoir fait une symétrie hasardeuse: renvoyer dos à dos les groupes terroristes et l’Etat syrien – qui tentait au prix d’énormes pertes et sacrifices de défendre son peuple face à des bandes armées – était contestable. Les rapports de la commission de l’ONU que nous avons examinés, fondés avant tout sur des témoignages d’ « opposants » et d’ONG réputées pour leur parti pris anti-Assad, nous ont parus entachés de grossières erreurs. Ce qui ne peut que donner raison à M. Jaafari. [Silvia Cattori]
Jaafari : « Nous ne reconnaissons pas le mandat de la commission d’enquête indépendante de l’ONU sur la Syrie »
New York / Le représentant permanent de la Syrie auprès de l’ONU, Bachar Jaafari, a affirmé que le gouvernement syrien ne reconnaît pas le mandat de la commission d’enquête indépendante de l’ONU sur la Syrie et n’accepte pas de discuter avec ses membres.
Dans une intervention devant l’Assemblée générale de l’ONU lors d’une séance informelle tenue pour écouter le briefing des membres de la commission d’enquête indépendante de l’ONU sur la Syrie, Jaafari a qualifié de “sélectifs et politisés” les rapports et les briefings de la commission devant le Conseil de sécurité, le Conseil des Droits de l’Homme et l’Assemblée générale.
Jaafari a souligné que la commission ignore les témoignages des milliers de Syriens qui sont des victimes des crimes des réseaux terroristes, ainsi que les informations corroborées présentées par le gouvernement syrien à l’ONU depuis le début de la crise jusqu’à présent.
“La commission a présenté une image partielle, des chiffres imprécis et des informations non corroborées qui n’aboutiront qu’à encourager les réseaux terroristes à perpétrer encore plus de crimes”, a-t-il dit.
Et M. Jaafari de poursuivre : “La guerre en Syrie n’est pas celle entre les Syriens, mais une guerre contre le terrorisme mondial et les pays qui le soutiennent”.
A. Chatta – 24 février 2016 – Sana
(*) Voir : Le rapport de l’ONU sur la Syrie innocente les terroristes
https://www.silviacattori.net/article4282.html
https://www.silviacattori.net/article4288.html
Le brésilien Paulo Pinheiro et la Tessinoise Carla Del Ponte, lors de la conférence de presse le 8 février 2016. Crédit photo: AP/Salvatore Di Nolfi