La libération de la ville syrienne de Tal Abyad par des combattants kurdes met la Turquie dans une situation difficile, car Ankara n’arrive toujours pas à s’entendre avec la principale force politique kurde – le Parti de l’Union démocratique – qu’il considère comme une organisation terroriste.
Les formations armées du Parti de l’Union démocratique (PYD) ont libéré lundi, au bout de 12 heures de combats, la ville syrienne de Tal Abyad contrôlée par les forces de l’Etat islamique (EI).
Près de 17.000 habitants de la ville qui en comptait autrefois plus de 120.000 avaient fui Tal Abyad peu avant les affrontements, se réfugiant dans la Turquie voisine où ils ont été logés dans des camps improvisés près de la ville d’Akçakale.
La libération de Tal Abyad constitue une grande victoire des forces combattant contre le groupe Etat islamique. Les formations kurdes ont chassé les djihadistes des régions syriennes frontalières de la Turquie. Il s’agit de régions utilisées par l’EI pour acheminer des produits pétroliers, des céréales et d’autres ressources matérielles vers la Turquie et recevoir en échange des armes et des combattants islamistes.
Cette victoire est encore plus importante pour les Kurdes syriens qui ont réussi de facto à réunir deux cantons, ce qui leur permet désormais de contrôler totalement ce territoire.
Selon le représentant du Parti de l’Union démocratique en Russie, Abd Salam Ali, la « réaction maladive » de la Turquie à la chute de Tal Abyad s’explique par le fait qu’Ankara soutient de facto l’Etat islamique depuis la formation de ce dernier.
« Ils [les Turcs] souhaiteraient avoir comme voisin l’Etat islamique, mais pas les Kurdes », estime le diplomate.
Le journaliste indépendant Mustafa Ali a pour sa part complété le tableau des événements en cours à Tal Abyad.
« Les combattants de Djazira et Kobané ont réussi à unir ces deux cantons. Les forces de libération populaire ont remporté une grande victoire. Tal Abyad est complètement débarrassée des terroristes, si bien qu’on peut y circuler désormais en toute sécurité », a-t-il déclaré à l’agence Sputnik.
L’unification des deux cantons kurdes dans le nord-est de la Syrie augmente sensiblement l’importance du facteur kurde, ouvrant à ce peuple les portes des négociations sur l’avenir de la Syrie.
Source : Sputnik
https://fr.sputniknews.com/international/20150616/1016574360.html#ixzz3dGHc9yvC