Yousif Ibrahim Sherif, représentant du CNT libyen, a été reçu, le 3 janvier, par le président sud-africain Jacob Zuma, à Pretoria, capitale administrative de l’Afrique du Sud.
L’envoyé libyen était porteur d’un message du président du CNT, Moustapha Abdeljalil exprimant « une demande pour une aide sud-africaine pour la reconstruction et le développement de la Libye, étant donné l’expérience de l’Afrique du Sud, artisan de la paix et de la démocratie. »
Au-delà de la demande à l’Afrique du Sud, ce message s’adressait également à l’Union africaine, partenaire incontournable dans le futur, mais avec lequel il va falloir « recoller les morceaux ». Il est, effectivement, urgent pour la nouvelle Libye, de renouer des liens avec l’Afrique et de remettre à l’heure les relations économiques et politiques développées par le régime de Mouammar Kadhafi avant son renversement.
D’autant que l’Union africaine avait vivement condamné l’intervention de l’Otan qui a, au prix de centaines de victimes civiles et de destructions massives, fait le lit du CNT et de ses mercenaires. Jacob Zuma avait, à ce titre, déclaré, il y a peu, qu’il « faudrait des mois pour cicatriser la blessure faite à l’Afrique » par ce conflit. Après avoir été très critiqué pour avoir voté la résolution du Conseil de sécurité et avoir dénoncé la manipulation des Occidentaux, Jacob Zuma avait déployé tous ses efforts et pris son bâton de pèlerin diplomatique pour faire accepter une solution pacifique du conflit proposée par l’Union africaine. Il avait dénoncé les bombardements de l’OTAN et la stratégie de guerre des Occidentaux.
Alors que le CNT était reconnu par une quarantaine de pays, l’Union africaine, par la voix de Jacob Zuma, le 26 août, à l’issu d’un mini sommet à Addis Abeba, persistait dans son refus de reconnaître le CNT, mettant en cause « la légitimité » de l’organe politique des rebelles dans ce contexte de guerre et d’instabilité. L’organisation africaine réitérait son appel au dialogue, en vain. Il a fallu attendre le 21 septembre pour que l’Union africaine, après de longues discussions internes, reconnaisse le CNT « comme représentant du peuple libyen, alors qu’ils forment un gouvernement de transition qui occupera le siège libyen à l’Union africaine » Dans le même texte, l’Union africaine se disait prête à « soutenir les Libyens, en se basant sur sa feuille de route, et à travailler avec la communauté internationale pendant qu’ils reconstruisent leur pays pour en faire une Libye unie, démocratique, pacifique et prospère. » Un premier pas est fait avec l’envoi de cet émissaire libyen. Jacob Zuma a été invité à venir en Libye, mais aucune date n’a été fixée.