Londres et Paris ne tireront qu’un bénéfice moindre de leur engagement dans les bombardements en Libye.
En s’adressant directement au Président américain Barack Obama pour l’exhorter à mettre fin à « une guerre injuste contre la petite population d’un pays en développement », Mouammar Kadhafi cherche manifestement à jouer sur les divergences apparues dès le premier jour des bombardements entre Paris, Londres d’un côté et les États-Unis de l’autre. Washington est en effet entré en guerre à reculons. Après avoir exigé que l’Otan, où siègent l’Allemagne et la Turquie, deux pays hostiles aux frappes, se charge de l’application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, contre l’avis de Paris et de Londres, ce qui leur ôte la liberté de choisir les cibles à bombarder, les États-Unis ont retiré au début de la semaineles avions de combats qu'ils avaient engagés dans la campagne. L’armée américaine ne devrait plus fournir désormais que des avions destinés à effectuer des ravitaillements en vol, ainsi que des missions de brouillage et de surveillance.
Il semblerait aussi que la Libye cherche à donner aux États-Unis un rôle central dans la recherche d’une solution politique, au détriment de Paris et dans une moindre mesure, de Londres, afin de priver ces deux capitales des bénéfices politiques et économiques de l’après-guerre.