Un acte de piraterie maritime en haute mer
Selon le collectif plateforme-palestine.org, l’armée israélienne a coupé depuis 9h15 heure la communication à bord du bateau français Dignité Al Karama. « Nous sommes sans nouvelles des passagers et exprimons notre inquiétude au vu des menaces proférées par Israël contre la Flottille » dit le communiqué de cette organisation de solidarité avec Gaza assiégée.
« Depuis 8h30 (heure de Paris) plusieurs bateaux militaires israéliens entouraient le Dignité Al Karama, alors que celui ci se situait dans les eaux internationales à 40 miles de Gaza. 45 minutes plus tard, l'ensemble des communications étaient coupées. Il s’agit d’un acte de censure militaire qui montre la logique choisie et viole la liberté de communication et d’information » poursuit le communiqué.
Selon les organisateurs, « le Dignité Al Karama transporte 16 passagers, de 6 nationalités, non armés et non violents. Ce « petit poucet » de la Flottille ne constitue en aucune façon une menace. Nous rappelons que notre démarche a pour but de briser le blocus de Gaza et de faire respecter le droit international. Au gouvernement français, nous demandons de prendre ses responsabilités, de protéger les passagers et d’appeler Israël à ne pas recourir à la violence. Dans l’impossibilité de les contacter, nous demandons au gouvernement l’envoi de radars pour localiser le bateau. »
« Les biens et les personnes doivent pouvoir arriver librement et durablement dans la bande de Gaza sans autorisation israélienne, que ce soit par la mer ou par la terre et les airs. Le bateau Dignité-Al Karama et ses passagers doivent être libre d'aller à Gaza », conclut le communiqué de plateforme-palestine.org.
La veille, le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valéro, avait déclaré, lors d’un point de presse, que Paris suit « avec attention » les informations faisant état de la progression vers Gaza du bateau français qui devrait atteindre, selon ses responsables, le territoire palestinien dans moins de 24 heures, dans une nouvelle tentative de briser le blocus israélien, a annoncé lundi le Quai d'Orsay.
Bien qu'il soutienne hypocritement le droit des visiteurs étrangers à avoir accès aux Territoires palestiniens, le Quai d'Orsay avait déconseillé aux ressortissants français de participer à une nouvelle flottille à destination de Gaza, eu égard « aux risques sécuritaires qu'ils prennent dans cette entreprise », a indiqué M. Valéro.
« Ces initiatives ne peuvent que renforcer les tensions dans le contexte actuel. L'aide humanitaire à destination de Gaza doit transiter par voie terrestre, il s'agit du moyen le plus efficace et le plus responsable de venir en aide à la population civile de Gaza », a-t-il estimé.
Cet appel « à la responsabilité » ne modifie pas pour autant, selon lui, la position française sur le blocus de Gaza, « qui doit être levé », souligne-t-il. Une position qui n’a pas ébranlé la détermination du gouvernement israélien qui a donné l’ordre d’encercler ce petit navire désarmé et de l’arraisonner dans un acte de piraterie caractérisée.