Un groupe de réflexion tente de déstabiliser le leader actuel de l’Unita, responsable de la baisse de l’audience du parti parmi la population.
A la veille du congrès de l’Unita prévu en décembre, qui sera décisif pour le choix des candidats aux élections générales de 2012, deux personnalités de poids de ce parti sont menacées d’expulsion, après la suspension de 45 jours décidée en octobre par la Commission politique. Il s’agit de Abel Chivukuvuku, qui fut longtemps le chef du groupe parlementaire de l’Unita, et de Paulo « Gato » Lukamba, secrétaire général de l’Unita lors des accords de paix qui mirent fin au conflit, en avril 2002. Les deux leaders sont accusés de faire sciemment le jeu du MPLA qui « œuvre pour affaiblir mortellement l’Unita », et d’appartenir au « Groupe de réflexion » qui conteste le président du parti, Isaias Samakuva. Un mémorandum de ce groupe a en effet circulé demandant la suspension de la direction actuelle jusqu’au congrès et la création d’une Commission intérimaire. Chivukuvuku et Gato, dont on connait l’ambition d’accéder au sommet du parti, ont nié être derrière le groupe en question, mais il n’est un mystère pour personne que Chivukuvuku ne se contenterait plus de jouer les seconds rôles et qu’il formerait son propre parti en cas de statu quo à la tête de l’Unita laquelle, sous la présidence de Samakuva, est passée de 34 % à 10 % des voix en 2008. Chivukuvuku est crédité d’un plus grand charisme et est davantage apprécié par l’opinion urbaine, notamment dans la capitale où il s’est installé depuis 1993, après avoir été blessé lors de la tentative de l’Unita de prendre le pouvoir après la défaite électorale de 1992. Avec Gato, il cherche à transformer l’Unita en un parti d’opposition plus ouvert aux autres tendances non issues de la lutte armée, mais il finira probablement par être acculé à créer sa propre organisation.