Scènes de liesse aux Etats Unis pour saluer la mort de celui qui était considéré comme le commanditaire des attentats du 11 septembre 2001. Il aura fallu dix ans pour l’atteindre.
Le chef d’Al Qaïda Oussama Ben Laden a été tué dans une opération des forces spéciales américaines au Pakistan, a annoncé le président des Etats-Unis Barack Obama dans la nuit de dimanche 1er à lundi 2 mai depuis son bureau ovale de la Maison Blanche.
« Justice est faite » a dit le président américain, en rappelant que le chef terroriste était traqué depuis près de dix ans. Il était considéré comme le commanditaire de l’attaque contre les Twin Towers de New York le 11 septembre 2001, qui avait fait près de 3.000 morts et 6 000 blessés.
L’annonce de la mort de Ben Laden a été accueillie par des rassemblements de joie dans les principaux quartiers de New York et devant les grilles de la Maison Blanche, où la foule a agité des drapeaux américains en criant : « USA, USA ». Pour le président Obama, candidat à un second mandat à la tête de son pays, c'est un coup de pouce inespéré au moment où il éprouvait des difficultés à lancer sa campagne.
Le corps de Ben Laden a été formellement identifié grâce à son ADN. Les détails de l’opération commando menée par les « marines » en collaboration avec les forces pakistanaises n’ont pas tous été divulgués. Les « marines » héliportés ont fondu sur la résidence de Ben Laden. Ils ont été accueillis par le feu nourri des hommes du chef terroriste qui a été tué dans cet échange violent et bref, selon les premières indications.
La présence de Ben Laden dans un village proche d'Islamabad avait été signalée pour la première fois en août dernier. Il a fallu un travail de renseignements minutieux pour tendre le filet qui le conduira à sa perte et l'empécher de s'échapper de la souricière, comme il l'avait déjà fait un nombre incalculable de fois depuis dix ans.
Le président Obama et son prédécesseur George W. Bush avaient promis de « conduire Ben Laden en justice ». Leur objectif n’a pas été atteint. « Nous aurions aimé les uns et les autres un procès, il n’aura pas lieu », a déclaré le ministre français de la Défense Gérard Longuet, qui a parlé d'un "évenement considérable pour les Etats-Unis et le monde entier" et en félicitant les Etats-Unis pour « l’immense service rendu aux démocraties et à ceux qui aiment le droit ».
Immédiatement après l’annonce de la mort du chef terroriste, Washington a appelé les Américains à la vigilance et mis en garde contre une recrudescence du terrorisme dans le monde pour le venger. Al Qaïda décapité n’est pas morte pour autant, soulignent des experts de l’anti-terrorisme. Le commandement passe provisoirement entre les mains du N°2 de la nébuleuse terroriste, l’Egyptien Ayman Zawahiri, mais il ne faut pas exclure des rivalités, des luttes intestines et des épurations entre chefs locaux pour prendre la tête de l’organisation. Le chef d’AQMI – la branche d’Al Qaïda au Maghreb islamique – Abdelamalek Droukdal, dit Abou Mossâb Abdelawadoud, devait être sur les rangs pour succéder à Ben Laden.