Les élections provinciales qui se sont tenues en novembre au sein du parti de Robert Mugabe, la Zanu-PF, au pouvoir depuis trente-trois ans, ont révélé la lutte acharnée que se livrent les deux factions rivales. Avec, au centre, l’enjeu du congrès qui doit se tenir en 2014 et la succession du président à la tête du parti et du pays. D’un côté la faction de Joice Mujuru, vice-présidente, déjà omniprésente au présidium et au Bureau politique, de l’autre celle d’Emmerson Mnangagwa, actuel ministre de la Justice et des Affaires du Parlement dans le nouveau gouvernement, homme des services secrets connu pour ses ambitions. Ce sont les élus provinciaux qui seront mandatés au prochain congrès.
Les plaintes pour fraude dans les trois plus importantes provinces où domine la faction Mujuru – Mashonaland Central, Midlands et Manicaland – et la violente polémique entre les partisans des deux factions sur la place publique ont obligé la Zanu-PF à annuler le scrutin. La conférence préparatoire au Congrès, qui se tiendra en décembre, doit confirmer les représentants élus dans les provinces. Il se peut fort bien que, finalement, Robert Mugabe choisisse lui-même son successeur.