La nouvelle Constitution a été promulguée le 22 mai, et les élections générales doivent se tenir dans les quatre-vingt-dix jours si le gouvernement trouve l’argent pour les organiser, ce qui paraît impossible à ce jour. Le candidat Robert Mugabe, 89 ans, est au pouvoir depuis trente-trois ans. Le parti d’opposition du premier ministre Morgan Tsvangirai, le Mouvement pour le Changement démocratique (MDC), a présenté, fin mai, son manifeste. Il prône un « État social-démocrate » et s’engage pour une économie de marché fondée sur les investissements étrangers et une diminution des dépenses publiques. Mais c’est sur la question de la terre qu’il est attendu par une population à majorité agricole. Le manifeste prévoit un audit sur la multipropriété, sachant qu’un certain nombre de personnalités au pouvoir possèdent plusieurs fermes, et que Tsvangirai ne pourra pas agir à leur encontre. En outre, il risque fort de se rendre impopulaire en annonçant la suspension de toute aide à l’agriculture, y compris la fourniture de semences et engrais dont bénéficient les nouveaux producteurs, une aide vitale qui, de surcroît, a renforcé la Zanu-PF, le parti de Robert Mugabe. Rien n’est donc joué, et la réélection du vieux lion n’est pas impossible.
Zimbabwe : à quand les élections ?
