Il s’agit d’un revers capital pour la rébellion à la veille du troisième anniversaire du déclenchement de la crise en Syrie.
L’armée syrienne est entrée dans la soirée de vendredi 14 mars à Yabroud, le fief des rebelles au Qalamoune et Abou Azzam le Koweitien, le chef du front al-Nosra dans cette localité, lequel avait supervisé la libération des 16 religieuses de Mallaoula y a trouvé la mort.
Le correspondant de l’AFP a confirmée cet exploit militaire de l’armée régulière qui « est entrée vendredi dans la ville de Yabroud, un des principaux bastions rebelles dans la province de Damas, a indiqué à l’AFP une source militaire et avance dans la rue principale de la ville. Les rebelles fuient vers Rankous » au sud, a poursuivi l’AFP, citant une source militaire. source. « Si cette fuite se poursuit, la prise de la ville est une question de jours », a-t-elle ajouté.
Dans l’après-midi, le correspondant de la chaîne de télévision Al-Manar avait assuré que l’armée syrienne, avec l’aide des ses supplétifs, les Forces de défense nationale ( formée de volontaires) avait investi les quartiers est de cette localité où plusieurs milliers des miliciens sont stationnés dont ceux appartenant à la milice pro-saoudienne le Front islamique, qui est une coalition de plusieurs milices islamistes. A laquelle s’ajoutent aussi les deux frères ennemis d’Al-Qaïda, l’officiel le front al-Nosra et le désavoué l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) et qui, ironie du sort, semblent dans cette région combattre main dans la main !
Des informations font état de l’effondrement des défenses des rebelles et d’un grand nombre de tués dans leurs rangs. Selon l’agence Asia News, des divergences ont éclaté parmi eux et plusieurs liquidations entre les miliciens s’en ont suivi.
D’autres sources affirment qu’un dirigeant de la milice « Brigade de l’Islam », le dénommé Rabi’ Karbach qui commande une brigade de missions spéciales, a été tué dans les combats.
Un important mouvement de désertion et d’évasion a eu lieu en direction de Rankous, localité située au nord de Yabroud. Selon le correspondant d’al-Manar, le front al-Nosra a menacé de tuer quiconque voudrait prendre la fuite et a érigé plusieurs barrages pour les en empêcher, entre Flita et Rankous.
Yabroud n’est pas seulement le fief de rebelles qui constitue un passage des miliciens entre le Liban et la Syrie, mais c’est aussi l’endroit où la plupart des voitures piégées qui ont frappé plusieurs régions libanaises dont la banlieue sud et le Hermel ont été préparées.
Changement de tactique ?
Ces derniers jours, selon le site d’infos libanais Elnashra, l’éventualité de lancer un assaut frontal contre Yabroud avait été écartée, pour éviter le scénario de la prise d’al-Quousseir où les pertes humaines étaient importantes. À noter aussi que de nombreux rebelles se trouvent retranchés dans des régions tortueuses difficilement accessibles.
En revanche, la stratégie adoptée consistait à assiéger cette localité pour affaiblir les rebelles en leur coupant les voies d’approvisionnement et en les empêchant de sortir, sauf dans le cadre d’un accord de reddition et de réconciliation, à l’instar de ce qui s’est passé dans d’autres régions de la province de Damas et ailleurs.
Ce plan préconisait aussi de faire intervenir les forces spéciales pour effecteur des opérations surprises contre les positions des rebelles, parallèlement à des bombardements massifs et d’activités de surveillance par les drones pour scruter les mouvements des groupes armés
Il était d’ailleurs prévu que la bataille serait plutôt longue et féroce.
Ces dernières heures avaient connu une accélération imprévue des évènements qui semblent avoir bouleversé les plans.
Yabroud est finalement tombée. Il s’agit d’un revers capital pour la rébellion à la veille du troisième anniversaire du déclenchement de la crise en Syrie.