En Israël, certains commentateurs de premier plan insistent sur le fait que la seule chance pour Israël de survivre au désastre que le pays s’est infligé à lui-même est de « faire un 67 ». Ce qu’ils entendent par là, c’est rééditer l’attaque préventive israélienne de 1967. Le 6 juin 1967, Israël a imité la doctrine nazie du Blitzkrig en lançant une attaque préventive contre l’Égypte, en démantelant son armée de l’air et en remportant littéralement la guerre en quatre heures.
Par Gilad Atzmon*
Le problème en 2024 est qu’il n’y a pas de cibles stratégiques à attaquer. Israël ne combat pas des armées ou des États organisés avec des forces militaires organisées, des centres tactiques et logistiques, des quartiers généraux et des infrastructures. L’État sioniste est confronté à un continent entier qui en a assez d’être maltraité et opprimé. Ils en ont eu assez du fou génocidaire de leur voisin.
En gardant cela à l’esprit, pour Israël, répéter le « moment 1967 » signifie éradiquer toute la région sur son peuple et cela implique certainement l’utilisation des armes de destruction massive (ADM) à grande échelle.
Ce qui précède est en effet effrayant au-delà de toute croyance, surtout si l’on garde à l’esprit que le génocide s’inscrit élégamment dans la philosophie, la culture et l’histoire récente de ce peuple.
Permettez-moi de vous raconter quelques anecdotes historiques que vous ignorez peut-être. C’est le chimiste de génie Fritz Haber qui a inventé la guerre des gaz pendant la Première Guerre mondiale. Fritz est mort lors d’un voyage à Haïfa dans les années 1930. Il faisait son Aliya après avoir été invité par Haim Weitzman à s’installer comme chercheur à l’Institut scientifique de Rechovot. Ce sont Albert Einstein et Leo Szilard qui ont convaincu Roosevelt de construire la « bombe », mais c’est Oppenheimer et de nombreux autres scientifiques juifs allemands qui l’ont fabriquée. Pour une raison ou une autre, on l’appelait à l’époque « la bombe juive« .
Moins d’une décennie après sa fondation, le jeune État juif s’est doté d’armes nucléaires et, pour autant que l’on sache, Israël était prêt à utiliser ses missiles nucléaires Jéricho en octobre 1973. Les Américains l’en ont empêché en échange d’un approvisionnement militaire immédiat.
La réduction de Gaza en poussière, la faisant ressembler à Hiroshima et Nagasaki, ne laisse aucune place à la spéculation. Nous avons affaire à une entité délirante qui tue en masse. En fait, il n’y a pas un seul parti politique juif à la Knesset qui appelle à arrêter le génocide de Gaza.
Je crains qu’Israël, dans un acte de folie pourtant conforme au zèle de l’Ancien Testament, n’accomplisse son ultime destin. Le sionisme, comme je l’ai mentionné à de nombreuses reprises, a promis de libérer les Juifs de leur culture talmudique en diaspora. Il y est parvenu en faisant de l’Ancien Testament le récit central des Juifs, à la place du Talmud. Il n’a pas fallu longtemps pour que l’orthodoxie rabbinique suive le récit sioniste en acceptant l’Ancien Testament comme un cadastre. Le dieu juif a été réduit à un agent immobilier.
En pratique, les personnes qui ont inventé l' »agent immobilier » se croient aujourd’hui à la fois la loi et l’arbitre de l’univers. Comme le dieu maléfique de Sodome et Gomorrhe, ils décident maintenant, à Jérusalem, qui restera parmi les vivants et qui devra périr.
La réponse à la question « vont-ils envisager d’utiliser leurs armes nucléaires » est donc malheureusement oui. Israël, dans son état de folie actuel, ne s’abstiendra pas d’effacer le continent entier de ses organismes vivants. Telle est la véritable signification de l’option Samson.
Gilad Atzmon
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*Selon Wikipedia, Gilad Atzmon, est un jazzman et écrivain militant britannique, né en Israël le 9 juin 1963. Depuis 1994, il a renoncé à cette nationalité et réside actuellement à Londres. Politiquement, il est un partisan affirmé de l’antisionisme, et de l’antijudaïsme dans le sens particulier qu’il donne à ce terme. Il n’est pas contre la religion ni contre les gens d’origine juive mais contre les juifs qui affirment leur judéité (le fait de placer le fait d’être juif au-dessus de tous les autres traits de sa personnalité). Il pense que la judéité est une « idéologie qui mène le monde à une catastrophe et nous devons arrêter (la catastrophe) ».