Vous pourriez fouiller les entrailles des crimes impériaux américains, de la guerre américano-mexicaine au Golfe du Tonkin au Vietnam, et vous ne trouverez pas plus cynique et impudent que l’action actuellement en cours contre le Venezuela, un pays riche en pétrole.
Une série de mensonges plus flagrants n’avait pas été invoquée comme prétexte à un conflit depuis qu’Hitler avait justifié d’attaquer la Pologne en prétextant qu’elle avait empiété sur la frontière de l’Allemagne nazie.
Au Venezuela, elle deviendra rapidement une guerre civile qui s’étendra très probablement à d’autres pays, de Cuba à la Colombie et au Brésil (comme je l’ai déjà prédit), avec des conséquences incalculables, y compris un impact négatif sur les cours mondiaux du pétrole.
Les lecteurs avertis savent déjà que le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole du monde et qu’il en est l’un des principaux producteurs – et le principal vendeur sur le marché américain.
Tout cela n’a rien à voir avec Maduro, l’ancien chauffeur de bus d’abord devenu ministre des Affaires étrangères et aujourd’hui président élu du Venezuela. Je perdrais donc mon temps si je me mettais en tête de critiquer son mandat. Tout cela n’a rien à voir avec Maduro, parce que les États-Unis avaient cherché à renverser son prédécesseur Hugo Chavez pendant plus d’une décennie. Bien que Chavez ait été l’un des politiciens les plus régulièrement élus de la planète, dans le cadre d’un processus démocratique décrit par l’ancien président américain Jimmy Carter comme « le meilleur au monde », les présidents américains Bush, Obama et Trump l’ont tous trois qualifié de dictateur.
Avant de larguer leurs bombes, ils larguent leur propagande, bien sûr. Et le bombardement de désinformation au Venezuela a été l’un des plus longs bombardements de l’histoire. D’énormes sommes d’argent américain ont été dépensées pour des intox médiatiques, de la subversion, des sabotages, des coups d’État militaires et des menaces d’invasion tout au long de l’ère Chavez-Maduro. Des émigrés vénézuéliens à dents d’or enfuis à Miami avec leurs gains mal acquis posent depuis longtemps les jalons d’un coup d’État. Le recrutement de la Colombie voisine en tant que « membre associé » de l’OTAN, l’accession au pouvoir de Bolsonaro au Brésil (un autre candidat à l’OTAN) et les plans pour installer des bases militaires américaines dans ce pays ont tous préparé cette journée.
Bien que de nombreux crimes de ce genre aient été commis sur tous les continents depuis des siècles par les États-Unis, aucun n’a vu un gangstérisme aussi vaudevillesque que ce dernier – qui tient plus de ‘Bugsy Malone’ que du ‘Parrain’.
Un personnage hasardeux, dont le nom était largement inconnu jusqu’à cette semaine, a dédaigné de se porter candidat à l’élection présidentielle de la république, s’autoproclamant au lieu de cela président, et assermenté avec ça ! Et tous les « experts » de la Syrie, de l’Ukraine et de la Russie ont foncé vers les studios en s’exerçant à prononcer son nom dans le taxi.
Venezuela: Opposition Leader Juan Guaido declares himself ‘Interim-President’
https://www.youtube.com/watch?v=czcZ5PtA6E0
(Juan Guaidó s’autoproclamant « président assermenté » du Venezuela — un peu comme si BHL se proclamait soudainement président de la république française, NdT)
Et la « communauté internationale » reconnaît Juan Guaidó ! Cela inclut les États-Unis, le Canada et diverses autres satrapies des Américains à travers le monde. Ils seront probablement bientôt rejoints par l’Union européenne soi-disant démocratique, l’OTAN et presque certainement le Royaume-Uni. Nous sommes en présence d’une nouvelle forme de coup d’État, assurément — généralement les présidents latino-américains détestés meurent, comme Allende au Chili, ou s’enfuient, ou encore sont emprisonnés avant que le coup de grâce soit livré.
Mais Trump est pressé.
Alors que les enquêtes se rapprochent de plus en plus du syndicat du crime de Trump, que le tic-tac de l’horloge avance vers sa destitution ou sa défaite en 2020, alors que la cellule de guerre de Bolton et compagnie piaffe d’impatience pour sa victoire, une victoire à n’importe quel prix du moment que Trump est renversé, nous en sommes arrivés là. C’est une course contre la montre, une guerre de diversion, et elle arrive bientôt sur vos écrans – dès aujourd’hui, en fait.
George Galloway a été membre du Parlement britannique pendant presque trente ans. Il présente des émissions de radio et de télévision (y compris sur RT). C’est un célèbre réalisateur, écrivain et tribun.
Paru sur RT sous le titre Act of gangsterism against Venezuela: Trump, Pence, Pompeo star in the Pirates of the Caribbean
Traduction Entelekheia
[Update] Comme prédit par Galloway, l’UE ainsi que le Royaume-Uni ont rejoint le choeur des vassaux des USA pour condamner le « régime » Maduro, pourtant des plus régulièrement élus.