Le Malawi renonce à accueillir le prochain sommet de l’Union africaine : le pays, signataire du statut de Rome, ne pourrait recevoir le président soudanais Omar al-Bachir, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale.
Déjà perturbée par les difficultés créées par l’impossible élection du président de la Commission de l’Union africaine qui opposait, à Addis Abeba, en février dernier, le Gabonais Jean Ping à la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, l’Union africaine est confrontée à un nouveau problème : le prochain sommet du 9 au 16 juillet, qui devra organiser un nouveau tour de scrutin, ne peut se tenir au Malawi, comme prévu, selon le Soudan. Le Malawi refuse, en effet, de recevoir Omar al-Béchir, le président soudanais poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI). Ce dernier est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI depuis 2009, accusé de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre contre les habitants du Darfour.
Signataire du Statut de Rome, texte fondateur de la CPI, le Malawi est tenu d’arrêter al-Béchir s’il se trouve sur son territoire, et la présidente Joyce Banda avait exprimé le souhait qu’il renonce à participer au sommet. La nouvelle président du Malawi craignait, également, le mécontentement des bailleurs de fonds. Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a, en effet suggéré de couper l’aide internationale aux pays qui accueillent Omar al-Béchir qui, malgré le mandat d’arrêt international, continue de circuler, en Afrique, y compris dans des pays signataires du Statut.
Cependant, la position de Joyce Banda ne fait pas l’unanimité. Le président du Bénin, également président de l’UA, Thomas Boni Yayi considère qu’ « il n’y a pas de raison » d’exclure al-Béchir du sommet. Le Soudan, lui, demande à l’Union africaine de réunir son sommet au siège de l’organisation, à Addis Abeba, d’autant qu’outre l’élection tant attendue, les dirigeants africains doivent discuter de la situation entre les deux Soudans, une question « de la plus haute importance qui exige la présence du chef de l’État soudanais », selon le ministère soudanais des Affaires étrangères.