« L’Algérie des chantiers » continue à avancer à un rythme soutenu, malgré le contexte international marqué par une profonde crise économique et financière, sans doute la plus dure depuis celle du « jeudi noir » de 1929. Depuis qu’il a été nommé, il y a moins d’un an, par le président Abdelaziz Bouteflika au poste de premier ministre, Abdelmalek Sellal, un fidèle parmi les fidèles, s’attelle sans relâche à mettre en application la feuille de route présidentielle, réactualisée après les dernières élections législatives que certains observateurs avaient qualifiées de « printemps algérien ». Il sillonne le pays pour apporter les ajustements qu’il a promis de faire afin de recadrer l’action du gouvernement et celle des entreprises, rassurant au passage l’opinion publique sur l’état de santé du président après son hospitalisation à Paris et son rétablissement. Il a affirmé que « sa maladie ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir ». Malgré les démentis rassurants, certains médias étrangers s’acharnent à diffuser des informations alarmistes sur sa santé, qui visent en fait, dit-il, l’Algérie « dans ses fondements républicains, son développement et sa sécurité. »
Ces manœuvres de déstabilisation n’échappent pas à une opinion publique algérienne qui en a vu bien d’autres. Elles interviennent au moment où toute la région sahélo-maghrébine vit des moments cruciaux en raison des effets ravageurs des « printemps arabes » qui secouent ses voisins immédiats (Tunisie et Libye), et dont l’onde de choc s’est propagée jusqu’au Sahel (Mali et Niger). Si l’intervention militaire française a donné un coup d’arrêt à l’équipée terroriste vers Bamako, elle n’a pas encore permis de rétablir une paix durable, dans ce pays déchiré par des conflits depuis un demi-siècle. Dans cette affaire malienne, l’objectif affiché d’Alger est, une fois les groupes extrémistes et mafieux neutralisés, de réconcilier les protagonistes, dans le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État malien. Patience et longueur de temps.
Tout en prenant les mesures préventives pour faire face à ces défis venus d’ailleurs, l’Algérie continue à préparer dans la sérénité le nouveau round électoral présidentiel et législatif, prévu dans moins d’un an, dans un cadre constitutionnel rénové. Le projet d’amendement de la Constitution est sur le métier. Les partis sont déjà sur le pont, échafaudant des stratégies électorales, chacun de son côté ou dans le cadre d’alliances encore à peaufiner. Mieux que bien des discours, cette fièvre pré-électorale témoigne que le pluralisme politique s’est solidement ancré dans la vie nationale. La démocratie continue à se frayer un chemin dans un pays qui a su surmonter le traumatisme de dix années de terreur intégriste pour bâtir son avenir dans la réconciliation, le dialogue et la concertation.