Depuis février dernier, les relations diplomatiques entre la France et le Maroc sont mises à mal et, malgré les tentatives mutuelles des deux pays pour apaiser les tensions, des incidents malencontreux ne cessent de se succéder.
Tout a commencé en février dernier où les accords de coopération judiciaire entre les deux pays ont été interrompus suite à un dépôt de plainte visant le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, accusé de « torture » et de « complicité de torture ». Après d’autres incidents empêchant la relance de la coopération judiciaire, le dernier en date concerne « une agression morale » dont a été victime le Général de Corps d’Armée Abdelaziz Bennani, dans sa chambre de l’hôpital parisien de Val-de-Grâce. L’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries, a été reçu à nouveau à Rabat, pour entendre le vif mécontentement du royaume. Suite à cela, Le ministère des Affaires étrangères et du Développement international a fait une déclaration le 20 juin 2014, reprise sur le site de l’ambassade de France au Maroc. Nous la publions en intégralité:
Question : Les relations entre la France et le Maroc traversent de nouveau des tensions graves, avec l’affaire touchant un général marocain hospitalisé dans un hôpital militaire parisien. La France a-t-elle apporté des réponses aux interrogations marocaines ?
Réponse : Nous avons immédiatement pris la mesure de la vive émotion suscitée par l’incident survenu au Val-de-Grâce. Il est totalement anormal qu’une haute personnalité marocaine, qui vient en France pour des traitements médicaux, se voie délivrer des lettres menaçantes. La famille a porté plainte. La justice est saisie. Il sera donné à cette plainte les suites judiciaires qui s’imposent. De notre côté, nous avons aussitôt lancé une enquête et pris les mesures de protection nécessaires. Le chef d’Etat-major du président de la République s’est rendu au chevet de notre hôte marocain. Nous ne transigeons pas sur la sécurité des personnalités qui se trouvent sur notre sol. Les liens d’amitié qui nous unissent au Maroc nous commandent d’être particulièrement vigilants dès que nous avons connaissance de ces visites. Cette détermination a été soulignée auprès de l’ambassadeur du Maroc en France. L’objectif des autorités françaises est de reprendre au plus vite le cours normal de notre coopération dans tous les domaines, dans le climat de confiance et de respect mutuel qui caractérise traditionnellement l’amitié franco-marocaine.
La crise continue malgré toutes les déclarations d’apaisement. Qu’est-ce qui bloque ?
Nous avons avec le Maroc un partenariat d’exception. Ce partenariat a été illustré par la visite d’État que le président de la République y a effectuée l’année dernière. Nous avons avec le Maroc des coopérations dans tous les domaines. La coopération judiciaire est suspendue depuis quelques semaines. Nous travaillons activement pour qu’elle puisse reprendre rapidement.
Mais apparemment ce travail n’a pas encore porté ses fruits…
Il se poursuit jusqu’à ce que nous puissions reprendre cette coopération.
Alors jusqu’à quand ? Car les incidents se multiplient.
Ce sont des incidents qui sont sans rapport avec cette coopération. Ce qui s’est passé au Val-de-Grâce est un incident isolé.
Que s’est-il passé exactement ?
La famille a porté plainte. La justice établira les circonstances exactes de ce qui s’est passé.
Source : www.lepetitjournal.com/casablanca