Un nouveau groupe djihadiste connu sous le Jamaat Ahadun Ahad, ou le Groupe du Seul et unique, a publié une vidéo de son camp d’entraînement en Syrie. Le groupe est dirigé par un commandant tchétchène et comprend des combattants de Tchétchénie, Europe, Turquie, Afghanistan, Pakistan et de plusieurs pays arabes.
La vidéo a été diffusée le 12 août sur la page YouTube de Jamaat Ahadun Ahad. Elle montre un camp rudimentaire situé dans une grande clairière entourée de bois. Plusieurs tentes sont visibles. L’emplacement exact du camp n’a pas été divulgué, mais il pourrait se situer dans la province syrienne de Lattaquié, où le groupe concentrerait ses activités.
Des dizaines de combattants du groupe Jamaat Ahadun Ahad apparaissent dans la vidéo. Les combattants sont présentés en train d’effectuer de petits exercices en groupe, y compris la conduite des attaques et des embuscades, des patrouilles, et de dispersion sous le feu. Dans un forage, présenté à la fin de la vidéo, une patrouille maquette est prise en embuscade par un groupe de combattants camouflés, qui sont instruits de saisir rapidement des armes et des munitions de soldats morts avant de partir.
Bien que ces combattants semblent bien armés et équipés, ils ne portent pas d’uniformes, contrairement aux combattants dans un certain nombre d’autres camps d’entraînement djihadistes. Beaucoup d’entre eux ne se soucient pas, apparemment, de couvrir leurs visages.
Jamaat Ahadun Ahad est dirigée par un commandant tchétchène connu sous le nom d’Al Bara Shishani, à en croire le site De la Tchétchénie à la Syrie, un site Web qui suit les combattants du Caucase russe et d’Asie centrale qui se battent en Syrie. (https://www.chechensinsyria.com/?p=22304).
Vidéo d’entraînement :
Selon un communiqué publié sur le fil Twitter du groupe djihadiste, de Jamaat Ahadun Ahad le « conseil [shura] est composé de moudjahidine ayant une riche expérience sur les terres de jihad en Tchétchénie et en Afghanistan. » La déclaration a été publiée en anglais, arabe et turc.
Jamaat Ahadun Ahad se compose à la fois de combattants Syriens et étrangers.
« Jamaat Ahadun Ahad est un petit groupe djihadiste composé de plusieurs muhajirine (ceux qui ont émigré vers la terre du djihad pour y combattre) anonymes et indépendants. Un certain nombre d’Ansar (partisans syriens) ont également rejoint la formation », selon une analyse de ce groupe qui a été publié par De Tchétchénie en Syrie.
« Comme tous les groupes combattants étrangers, Jamaat Ahadun Ahad est composé de nombreux Tchétchènes, Turcs, Arabes, Européens, et même de plusieurs anciens membres des talibans, probablement en provenance d’Afghanistan et du Pakistan », a déclaré l’analyse. Les formateurs du Mouvement des talibans au Pakistan, un groupe lié à Al-Qaïda, sont connus pour être basé en Syrie.
Jamaat Ahadun Ahad est présenté comme neutre dans le conflit qui oppose l’État islamique au Front Al Nusrah pour le peuple du Levant, la branche d’Al-Qaïda en Syrie.
Les groupes djihadistes en Irak et en Syrie font la promotion des camps d’entraînement
Rien que cette année, les groupes djihadistes en Irak et en Syrie ont fait la promotion pour au moins huit camps d’entraînement.
À la mi-Mars, le Front Al Nusrah pour le peuple du Levant, la branche d’Al-Qaïda en Syrie et le rival de l’État islamique, a annoncé qu’il est en cours d’achèvement de deux camps d’entraînement en Syrie. Son premier camp, nommé Ayman Al Zawahiri camp, du nom du successeur de Ben Laden, était situé dans la ville de Deir Ez-Zour dont il en a été chassé par l’État islamique qui la contrôle actuellement. L’autre camp, dont l’emplacement n’a pas été révélé, est appelé le Camp Abu Ghadiya, du nom de l’ancien chef d’Al-Qaïda en Irak, un réseau clandestin qui a été fondé dans l’est de la Syrie. Abu Ghadiya a été tué dans un raid américain effectué par les forces des opérations spéciales dans l’est de la Syrie à l’automne de 2008.
Au début d’avril, le Jaish al Muhajireen wal Ansar (Armée des émigrants et des partisans, ou l’Armée Muhajireen), un groupe de combattants étrangers conduit par les commandants de l’Émirat islamique du Caucase, a diffusé une vidéo de présentation de son camp d’entraînement dans la province d’Alep. La vidéo comprend des images d’un atelier de formation à la fabrication de bombes.
Au début de mai, l’État islamique d’Irak et du Sham a rendu public l’existence, à la périphérie de la capitale syrienne de Damas, du Camp Zarqaoui, qui porte le nom du fondateur jordanien d’Al-Qaïda en Irak où il fut tué.
En juin, un groupe djihadiste ouzbek qui porte le nom de Jamaat Imam Bukhari, a diffusé, à son tour une vidéo de présentation de son camp d’entraînement en Syrie. Le camp semble situé dans la province d’Alep.
En juillet, l’État islamique a publié plusieurs photos de ce qu’il a présenté comme ses camps d’entraînement dans la province de Ninive en Irak, et plusieurs autres images d’un camp à Alep, en Syrie.
Les vidéos et les photos des camps d’entraînement de l’EI, d’Al Nusrah, de l’Armée des Muhajireen, du groupe de Jamaat Imam Bukhari et de Jamaat Ahadun Ahad ne sont pas sans rappeler d’autres camps situés dans les zones libérées par Al-Qaïda en Afghanistan dans les années 1990. Al-Qaïda utilise des camps comme Khalden et Al Farouq en vue de multiplier les milliers de combattants étrangers qui ont combattu aux côtés des talibans dans la 55e Brigade arabe. Mais Al-Qaïda a également recruté les diplômés de ces camps pour mener des attaques contre l’Occident, y compris celles du 11- Septembre, contre les États-Unis en 2001.
Source : The Long War Journal
https://www.longwarjournal.org/archives/2014/08/new_jihadist_group_i.php
Traduit de l’anglais par Afrique Asie