Le quotidien Milli Gazete, porte-parole du mouvement Milli Görüs, et le Parti de la félicité (SP), branche politique du mouvement, ont déclaré que l’AKP avait détruit la réputation de l’islam et ont accusé Erdogan d’incitation à la haine contre le Hizmet en le qualifiant de «structure parallèle».
Le mouvement Milli Görüs qui a donné naissance à l’AKP, a vivement critiqué le Premier ministre Erdogan et son parti, actuellement pris dans une affaire de corruption. Le quotidien Milli Gazete, porte-parole du mouvement Milli Görüs, et le Parti de la félicité (SP), branche politique du mouvement, ont déclaré que l’AKP avait détruit la réputation de l’islam et ont accusé Erdogan d’incitation à la haine contre le Hizmet en le qualifiant de «structure parallèle».
Le leader du SP, Mustafa Kamalak, a souligné que la seule personne qui croyait aux allégations de structure parallèle était Erdogan lui-même et a déclaré qu’on faisait uniquement référence aux accusations de corruption pour parler de la Turquie au niveau international.
Une augmentation des votes pro-SP
Erdogan, qui s’est séparé du Parti de la vertu (FP) dirigé par le fondateur du Milli Görüs, Necmettin Erbakan, et qui a mis sur pied l’AKP en 2001, a réussi à rallier les votes de nombreux segments de la société en prétendant avoir changé de politique par rapport au Milli Görüs.
Alors que l’AKP laissait sa marque dans les domaines de l’économie, de la politique, de la justice et de la diplomatie grâce à sa politique pro-Europe, le FP, qui avait donné naissance à l’AKP, a été fermé le 22 juin 2001.
Le taux de vote pour le SP, dernier parti du Milli Görüs, a chuté de 2 %. Mais l’affaire de corruption qui a été dévoilée le 17 décembre dernier pourrait provoquer une baisse conséquente du nombre de votes pro-AKP et l’augmentation du nombre de voix pour le SP.
Lors d’un meeting politique à Kütahya le 20 mars, Kamalak a vivement réagi aux allégations à l’encontre du mouvement Hizmet : «N’avez-vous jamais été au pouvoir pendant 12 ans ? S’il y avait vraiment une structure parallèle qui violait l’Etat de droit et la Constitution et qui tentait de se mêler à la volonté nationale et de porter atteinte à l’indépendance du pays, pourquoi n’avez-vous rien fait pour empêcher cela ces 12 années ?».
Une atteinte à la perception des Turcs sur l’islam
Selman Esmerer, candidat SP au poste de maire d’Istanbul, affirme que les allégations de corruption contre Erdogan ont entaché l’image de l’islam turc et de l’islam auprès des Turcs. Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que des organisations islamiques turques critiquent l’AKP.
Déjà, le 4 décembre dernier, la communauté Yeni Asya, une faction du mouvement Nursi, avait avait titré dans son journal dans son journal, Yeni Asya, «Ce n’est pas démocratique» en réaction à un document élaboré par le Conseil de sécurité nationale (MGK) en 2004, où ce dernier avait persuadé le gouvernement de mettre en place des mesures pour limiter les activités du mouvement Hizmet.
Kazim Güleçyüz, rédacteur en chef de Yeni Asya, avait également souligné que «Erdogan, qui a insulté l’intellectuel religieux Fethullah Gülen agit avec la mentalité de ceux qui pensent que les autres groupes [les autres musulmans] sont des athées. Il est impossible de développer une fraternité avec de tels discours. (…) Des millions de personnes ont été blessées par ce discours».
Source : Zaman France
https://www.zamanfrance.fr/article/partis-lislam-politique-critiquent-erdogan-8625.html