Une cérémonie pour honorer les lauréats d’un concours d’apprentissage du Coran s’est déroulée le 17 août, au palais de Carthage, sous la présidence de Moncef Marzouki, président de la République. Etaient notamment présents Mustapha Ben Jaâfar, Rached Ghannouchi ainsi que quelques ministres.
Une première a caractérisé cette cérémonie : la présence d’une jeune fille (ou jeune dame, difficile à dire) portant gants et niqab devant le chef de l’Etat. Cet « accoutrement » a beau être banni à La Mecque, il ne l’est plus désormais à Carthage. Habib Bourguiba doit se retourner dans sa tombe.
Que cette brillante jeune fille ou jeune dame porte le costume qu’elle souhaite, c’est son affaire et cela ne regarde personne tant que cela reste dans sa sphère privée. Qu’elle apprenne par coeur le Coran, cela ne peut que l’honorer et s’inscrire à son actif. Mais que le président de la République la reçoive et l’honore, cela donne une idée sur le tournant qu’est en train de prendre la Tunisie nouvelle et la voie que lui tracent ses actuels gouvernants.
A l’étranger, Moncef Marzouki vend l’image d’un président laïc, moderne ouvert sur l’extérieur. En Tunisie, cette image est voilée et commence à porter un niqab. Ainsi va la Tunisie de la révolution.